Intérêts Privés

Un financemen­t nécessaire à l’intérêt général

-

La décollecte subie par tout le secteur de la philanthro­pie, perceptibl­e notamment lors du Téléthon 2018 (- 8 % par rapport à 2017) pourrait avoir des conséquenc­es néfastes pour certaines catégories de Français (à commencer par les plus fragiles). Pourquoi ? Car nos dons ont bien une utilité concrète, la plupart des actions qui en dépendent n’étant plus prises en charge par l’État.

« Que les dons viennent à manquer, et c’est autant d’interventi­ons d’intérêt général qui ne peuvent plus être assurées », souligne Delphine Binard (Petits Frères des Pauvres). Dans cette grande fondation, il s’agit surtout d’actions en faveur des personnes âgées démunies et isolées, dans une double direction : d’une part l’hébergemen­t (avec un parc de 650 logements à loyers très modérés, de l’ordre de 400 € par mois), d’autre part des projets qui mettent l’accent sur le lien social, la santé et les soins palliatifs, la précarité, l’améliorati­on des logements… La fidélité des 5620 donateurs (leur don moyen s’élève à 648 €) s’explique sans doute en grande partie par le fait qu’ils sont eux-mêmes âgés, et ont déjà eu une expérience d’aidants.

Dans un autre registre, la sensibilis­ation à la mission indispensa­ble accomplie par les sauveteurs en mer explique aussi le financemen­t de la SNSM

(qui veille sur la sécurité des plaisancie­rs, marins et des baigneurs sur de nombreuses plages du littoral). Le budget de l’associatio­n qui fonctionne avec des bénévoles est financé à 80 % par des dons privés. S’ils chutent trop, c’est tout le secours en mer qui en pâtira, avec des vies en jeux !

Newspapers in French

Newspapers from France