Visite historique des lieux :
Onze soeurs meurent en prison sous la Révolution
En 1631, en quête d’un lieu pour y établir un couvent, quatre religieuses ursulines de Niort demandent un bâtiment à Monseigneur Emery de Bragelongne, successeur du cardinal de Richelieu comme évêque de Luçon. La maison qui leur est proposée devant la cathédrale s’avérant beaucoup trop petite, elles achètent en 1636 « La Clémencière », un grand domaine de 40 hectares situé au nord de la ville où elles s’installent un an plus tard. « C’est de cette époque que datent le campanile, le plafond peint de la chapelle et le pigeonnier, encore visibles aujourd’hui », précise Claude Loisy, ancien professeur à SainteUrsule, aujourd’hui guide à Luçon. Sainte-Ursule écrit la page la plus noire de son histoire à la Révolution. Après avoir été contraintes de céder leur couvent comme Bien national, les soeurs, qui refusent de prêter serment de fidélité à la Constitution civile du Clergé, sont envoyées en prison. Onze d’entre d’elles y laisseront leur vie. Les autres devront attendre 1801 pour reprendre possession des lieux.
Quelques années plus tard, Charles X fait de Sainte-Ursule une « Maison Royale » pour accueillir les filles d’officiers vendéens orphelines, nobles et sans fortune. Un « cours normal » y sera par la suite créé pour former des enseignantes chrétiennes. Après la loi de séparation de l’Église et de l’État en 1905, l’établissement est menacé de fermeture mais les religieuses réussissent à poursuivre leur mission d’enseignement en se sécularisant. À partir de 1973, elles cèdent la direction à un laïc. En fusionnant avec le collège Notre-Dame l’année suivante, l’institution va s’ouvrir totalement à la mixité. Il faudra néanmoins attendre 1987 avec la construction d’une salle de sport et d’un nouveau bâtiment à deux étages pour que tous les élèves de collège et de lycée (1100 aujourd’hui) soient réunis. Les religieuses quittent définitivement les lieux en 1991 et les bâtiments seront rachetés en 2009 par l’association gestionnaire des écoles secondaires catholiques de Luçon (Agescal).