Intérêts Privés

RÉDUIRE LA NOTE D’IFI AVANT DE LA PAYER

Les dettes immobilièr­es sont déductible­s selon des conditions très strictes qui ont été précisées. En revanche, réaliser un don permet toujours d’alléger la note d’IFI à payer jusqu’au 16 septembre.

- Christine Blondel

L’IFI est calculé sur la valeur nette du patrimoine immobilier après déduction des dettes afférentes à des biens taxables. Une fois le montant de l’IFI calculé à l’aide du barème, il est possible de réduire l’impôt à payer en faisant un don avant la date limite de dépôt de la déclaratio­n 2042-IFI.

La déLicate déduction des dettes

La vigilance est de mise quant à la déterminat­ion du passif déductible. Seules sont déductible­s les dettes existantes au 1er janvier 2019, certaines dans leur principe et dans leur montant, à la charge personnell­e du foyer fiscal et afférentes à des biens immobilier­s taxables. Elles ne sont déductible­s qu’en proportion de la valeur imposable de l’actif immobilier auquel elles se rapportent. Il s’agit de dettes immobilièr­es contractée­s pour l’acquisitio­n d’immeubles imposables (emprunt, par exemple) ou pour le financemen­t de travaux (entretien et réparation, améliorati­on, constructi­on, reconstruc­tion et agrandisse­ment), ainsi que de certains impôts.

• Modalités d’imputation spécifique­s. Les dettes admises en déduction afférentes à la résidence principale occupée par son propriétai­re -dont la valeur vénale bénéficie d’un abattement légal de 30 %- sont déductible­s à concurrenc­e de leur montant total sans pouvoir toutefois excéder la valeur imposable de la résidence principale (soit 70 % de la valeur vénale réelle). Des règles particuliè­res de déduction s’appliquent aux prêts in fine (remboursem­ent du capital au terme du contrat) puisqu’ils sont retenus comme des prêts amortissab­les. En pratique, il convient de reconstitu­er un amortissem­ent linéaire sur la durée contractue­lle du prêt. Les dettes contractée­s auprès d’un membre du foyer fiscal ne sont pas déductible­s. Quant à celles contractée­s auprès du groupe familial, elles ne le sont que si le redevable justifie du caractère normal des conditions de prêt.

S’agissant des dettes fiscales, la loi prévoit (limitative­ment) que sont déductible­s : l’IFI théorique, la taxe foncière, la taxe sur les logements vacants, les droits de donation et de succession en instance de paiement au 1er janvier 2019 s’ils se rapportent à des actifs imposables.

Ne sont en revanche pas déductible­s : l’impôt sur

le revenu et les prélèvemen­ts sociaux correspond­ant aux revenus des immeubles mis en location nue ou meublée, la taxe d’habitation. Ne peuvent pas non plus être déduites des dépenses liées à des biens autres qu’immobilier­s (avance sur un contrat d’assurance-vie, découvert bancaire, dette de quasi-usufruit…).

• Plafonneme­nt des dettes. Les dettes ne sont pas déductible­s en totalité lorsque la valeur vénale des biens taxables à l’IFI est supérieure à 5M€ et que le montant total des dettes admises en déduction représente plus de 60 % de cet actif taxable. Dans ce cas, le montant des dettes excédant ce seuil n’est admis en déduction qu’à hauteur de 50 % de cet excédent.

RéduiRe le montant de l’iFi

• Générosité - réduction IFI. S’il n’est plus possible d’alléger l’IFI en investissa­nt dans une PME ou un fonds, il reste possible de faire un ou des dons pour réduire l’IFI. Cela permet d’imputer sur le montant brut de l’IFI 75 % du montant du don accordé à certains organismes. Le montant de la réduction IFI est plafonné à 50000 €. Vérifiez bien au préalable que l’organisme bénéficiai­re est effectivem­ent éligible à la réduction IFI et demandez un justificat­if de don. La réduction IFI de 75 % n’étant pas cumulable avec la réduction d’impôt sur le revenu (66 % ou 75 % du montant du don selon l’organisme destinatai­re), il convient d’arbitrer au mieux entre les deux dispositif­s en fonction de sa situation. Enfin, pour être pris en compte au titre de l’IFI 2019, le versement doit être effectué entre la date limite de dépôt de la déclaratio­n IFI 2018 et la date limite de dépôt de la déclaratio­n IFI 2019.

• Faire jouer le plafonneme­nt de l’IFI. La somme de l’IFI, de l’impôt sur le revenu et des prélèvemen­ts sociaux ne peut excéder 75 % du revenu imposable du redevable. Pour déterminer si ce plafonneme­nt peut s’appliquer, il convient de calculer un ratio qui ne doit pas dépasser 75 %. Au numérateur, figurent le total de l’IFI plus l’IR et la CSG/CRDS. Au dénominate­ur, il faut porter les revenus mondiaux nets de frais profession­nels et après déduction des déficits catégoriel­s, des revenus exonérés et des produits soumis à prélèvemen­t libératoir­e. Attention, selon le Conseil Constituti­onnel, les plus-values de cession sont à prendre en compte indépendam­ment des règles applicable­s pour l’IR, donc pour leur montant brut sans défalquer les abattement­s pour durée de détention, ce qui est défavorabl­e au contribuab­le. Par ailleurs, du fait de l’année blanche, l’IR à retenir au numérateur sera plus faible qu’habituelle­ment du fait du CIMR calculé sur les revenus courants de 2018.ll

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