Un ancien hospice où vécut Sainte-Thérèse d’Avila
Accueillir tous les malades nécessiteux. Telle était la vocation première de l’HôtelDieu fondé en 1304, selon les volontés de la reine Jeanne de Navarre, épouse de Philippe le Bel. C’est une communauté de religieuses augustines qui alors est chargée d’en assurer la gestion. Au XVIIe siècle, l’institution va connaître un réel essor sous l’impulsion de la prieure Anne de La Bretonnière, soutenue par son oncle Pierre Stoppa, un riche et influent colonel du régiment des Gardes Suisses de Louis XIV. On agrandit les bâtiments et pour les orner, on s’entoure des meilleurs artisans comme le sculpteur François Girardon ou le maître serrurier Robert Davesnes, qui a signé les ferronneries du Château de Versailles. L’établissement a beau se sortir sans dommages de la Révolution, il souffre d’une telle vétusté qu’en 1873 il fait l’objet d’un vaste programme de reconstruction, orchestré par l’architecte Eugène Rouyer. D’impressionnantes salles
de malades sont édifiées selon les théories hygiénistes, qui font la part belle à l’air et à la lumière. Face à une médecine qui se professionnalise, les religieuses sont peu à peu reléguées au rang d’assistantes. Quand l’HôtelDieu est réquisitionné par l’armée lors de la Première Guerre mondiale, elles continuent malgré tout à s’échiner au chevet des soldats gravement blessés, parmi lesquels le poète Guillaume Apollinaire, touché par un éclat d’obus en 1916. Mais en 1952, elles ne sont plus que deux : Mère SaintThéodore s’éteindra en 1958, soeur Sainte-Thérèse d’Avila en 1966. Avant de disparaître, cette dernière prendra soin de remettre à l’intendance de l’hôpital un trousseau de clés donnant accès aux combles du couvent, où ont été entreposés tous les trésors accumulés au fil des siècles. Après le déménagement des services médicaux en 1982, on décidera d’exposer une partie de ce patrimoine dans un musée aménagé au rez-de-chaussée.