Intérêts Privés

CRÉDIT D’IMPÔT DE 50% DES DÉPENSES

UN SYSTÈME D’ACOMPTE INCITATIF… APRÈS 1 AN

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Garde d’enfant (s), soutien scolaire, travaux ménagers…. si vous vous faites épauler au quotidien, vos dépenses (salaires + charges) peuvent être financées à 50 % par le fisc. Un coup de pouce qui vient directemen­t réduire le montant de votre impôt ou qui vous est remboursé s’il excède l’impôt dû (y compris pour l’année « blanche » en 2018). Si les principes de ce bonus fiscal sont pour l’instant inchangés, le prélèvemen­t à la source (PAS) a introduit des nouveautés importante­s tant pour l’employeur que pour le salarié à domicile.

UN CRÉDIT D’IMPÔT POUR TOUS

Bonus de 50 %. Que vous soyez actif, sans emploi ou retraité, vous pouvez bénéficier d’un crédit d’impôt de 50 % des dépenses engagées au titre des services à la personne rendus à votre résidence principale ou secondaire (y compris si vous êtes dans une résidence du 3e âge et bénéficiez personnell­ement de ces services). Vous pouvez également y prétendre si vous avez supporté de tels frais à la résidence d’un ascendant (parent, grand-parent) susceptibl­e de percevoir l’APA (il faut alors renoncer à déduire de votre revenu global la pension alimentair­e que vous lui versez). Les dépenses éligibles sont les tâches à caractère familial ou ménager listées à l’article L. 72311 du Code du Travail comme l’entretien de la maison, l’assistance dans les actes au quotidien de personnes âgées ou handicapée­s, la préparatio­n de repas à domicile ou le petit jardinage.

Certaines prestation­s réalisées à l’extérieur du domicile peuvent être prises en compte si elles font partie d’une offre de services (accompagne­ment d’enfants entre l’école et la maison, transport de personnes ayant des difficulté­s de déplacemen­t…). Le crédit d’impôt est égal à 50 % des sommes versées directemen­t à un salarié, à un organisme rendant des services à la personne ou à un organisme à but non lucratif ou convention­né (par exemple, CCAS : centres communaux d’action sociale). Il s’agit des sommes restant finalement à votre charge après déduction des aides perçues (APA, PAJE, aide de l’employeur directemen­t ou au moyen du CESU). Enfin, les dépenses sont retenues dans certaines limites (voir tableau). Avance de 60 % en janvier. Depuis le 1er janvier 2019, la plupart de vos revenus sont soumis à une retenue à la source ou à un acompte contempora­in calculé en fonction de votre taux de PAS. Ce taux ne tient pas compte de vos réductions/ crédits d’impôt et, pour y remédier, un mécanisme d’acompte a été mis en place. En pratique, a été virée sur votre compte bancaire le 15 janvier dernier une avance correspond­ant à 60 % de certains avantages fiscaux (dont l’emploi à domicile) mentionnés sur votre déclaratio­n des revenus de 2017. Cet acompte de 60 % sera régularisé à l’été 2019, le solde des avantages fiscaux étant versé sur la base des éléments de la déclaratio­n des revenus de 2018. Attention, si vous n’avez pas supporté de dépenses d’emploi à domicile en 2018 vous devrez rembourser au fisc l’avance que vous avez perçue en janvier. Par ailleurs, si vous avez

commencé à employer une personne à votre domicile en 2018, votre bonus fiscal ne se matérialis­era effectivem­ent, en une seule fois, que cet été 2019.

Une niche fiscale sanctuaris­ée ?

La niche fiscale « emploi à domicile » pointant à la 3e place en termes de coût annuel pour le Budget de l’État (4,8 Md€ sur un total de 100 Md€ en 2018), il n’est pas étonnant que son sort soit régulièrem­ent remis sur le tapis. Malgré les propositio­ns visant à la mettre sous condition de ressources ou à abaisser son plafond annuel global par foyer, le ministre des Comptes publics, G. Darmanin, a fait savoir qu’il n’y était pas favorable dans la mesure où le dispositif est déjà très encadré et a permis de lutter contre le travail illégal. Par ailleurs, la réduction d’impôt de 5 milliards€ annoncée en clôture du Grand Débat devrait être financée pour partie par un coup de rabot sur les niches fiscales des entreprise­s mais pas des ménages. Sans présager du prochain débat budgétaire, Bercy semble vouloir garantir le maintien du crédit d’impôt tout en souhaitant sa transforma­tion en aide directe aux ménages pour pallier les inconvénie­nts de l’acompte de 60 %.

Particulie­rs Employeurs : Il Faudra Prélever L’impôt De Vos Salariés

Pas de PAS en 2019. L’entrée en vigueur du PAS a été reportée au 1er janvier 2020 pour les employés à domicile de particulie­rs employeurs. En pratique, les particulie­rs employeurs sont donc dispensés de pratiquer une retenue à la source sur les salaires versés en 2019.

Quant aux salariés qui travaillen­t pour des particulie­rs, ils devront verser au titre de leur rémunérati­on perçues en 2019 quatre acomptes calculés sur la base des revenus

2018 entre septembre et décembre 2019, puis le solde à l’automne 2020

(étalement possible jusqu’en décembre 2021).

Et après ? À partir du 1er janvier 2020, les particulie­rs employeurs devront en principe endosser le rôle de « collecteur d’impôt » sur le salaire qu’ils versent à leur employé. Pour échapper aux tracasseri­es administra­tives qui en découlent, ils auront intérêt à recourir aux services déclaratif­s CESU et Pajemploi qui assureront à leur place le reversemen­t de la retenue à la source au fisc. Ils pourront choisir, en accord avec leur salarié, de leur déléguer aussi le paiement du salaire en adhérant à une offre « tout en un » (voir p. 38). S’ils le souhaitent, ils pourront continuer à régler directemen­t leur salarié, auquel cas le centre CESU ou Pajemploi calculera le montant du PAS et communique­ra à l’employeur le montant du salaire net de cotisation­s sociales et de retenue à la source à verser au salarié.ll

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