IMPÔTS : L’ÉTÉ EN PENTE DOUCE
Côté impôts, le ciel des Français a tendance à se dégager. Le sentiment d’une embellie (contrastant avec le début sombre de la décennie) est généralement partagé, maintenant que les gros dossiers de « l’acte I » du quinquennat commencent à être « digérés » : hausse de la CSG, flat tax sur les revenus financiers, suppression de l’ISF remplacé par l’IFI, suppression par étapes de la taxe d’habitation (TH). Même la mise en oeuvre du prélèvement à la source de l’impôt sur le revenu, tant redouté par certains il y a un an, est en passe d’apparaître comme un franc succès à l’actif du ministre de l’Action et des Comptes publics, Gérald Darmanin. Selon un communiqué de celui-ci : «la majeure partie des usagers considère déjà comme un acquis les avancées qu’elle représente»(des compliments qu’il devrait partager avec son prédécesseur à Bercy, le discret Mr Eckert qui a lancé cette réforme). Quant à la déclaration en ligne des revenus de 2018, elle semble aussi s’être bien passée (mis à part le big bug internet du soir du 3 juin aux origines inquiétantes) : 70 % des foyers fiscaux déclarant désormais en ligne (procédure normalement « généralisée » à tous ceux disposant d’une connexion internet…).
C’est le moment plutôt bien choisi par l’exécutif pour annoncer de nouvelles réductions d’impôt pour les particuliers, marquant « l’acte 2 » du quinquennat. Le montant de l’impôt sur le revenu (IR) devrait baisser en 2020 pour 95 % des contribuables. Certes, il ne faut pas trop en attendre…(voir p. 6), mais ce qui compte d’abord, c’est le geste : « la trajectoire » comme on dit en jargon technocratique ! Le fait est que la baisse sera profitable pour presque tous les contribuables : seront concernés ceux qui perçoivent jusqu’à 6700 euros par mois. Alors que les conditions de l’assurance chômage (voir p. 12) vont être durcies, c’est un nouveau signal d’encouragement du travail pour les classes moyennes. Le plus important étant que cette baisse s’additionne aux précédentes mesures (suppression de la TH pour tous sur la résidence principale y compris les ménages aisés - voir p. 6 -, augmentation du pouvoir d’achat liée à la bascule des cotisations sociales sur la CSG, etc..). Dernier point positif : la volonté affichée de ne pas reprendre d’une main ce que l’on donne de l’autre. Ainsi le Gouvernement ne financera pas ces cadeaux sur l’IR en rognant sur les niches fiscales des particuliers. Gérald Darmanin a redit à la presse qu’il n’y était «pas favorable», notamment en ce qui concerne la réduction d’impôt pour l’emploi d’un salarié à domicile (voir notre dossier p. 31 et suivantes). De quoi aborder la prochaine rentrée sereinement.