Intérêts Privés

COMPRENDRE VOTRE ARGENT : LES PRIMES DE RISQUE

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Attention aux illusions de rendements élevés pour lesquels il existe une contrepart­ie : la possibilit­é de perdre une partie de son capital ! Car si un placement rapporte beaucoup à un moment, c’est qu’il est risqué ! C’est l’effet « prime de risque ». Explicatio­ns.

Le concept de prime de risque repose sur une idée simple : pour un placement, plus le risque estimé dans le futur est élevé, plus l’investisse­ur exige un rendement élevé, toutes choses égales par ailleurs (c’est-à-dire notamment avec la même monnaie).

Contexte Des Taux Longs

Par convention, dans un marché financier national donné, on appelle « taux sans risque » (à 10 ans par exemple) le rendement des emprunts d’État du Trésor. Bien entendu, ce taux n’est pas sans risque : un État peut faire défaut ou, plus couramment, imposer un moratoire : dans ce cas, une dette qui aurait dû être remboursée dans trois ans, le sera dans trente-trois ans, par exemple. C’est fâcheux si l’investisse­ur en emprunts d’État doit lui-même rembourser une dette propre dans trois ans !

définition

La prime de risque pour un actif financier (obligation, action) peut être définie comme la différence entre, d’une part, la rentabilit­é espérée de ce titre (par exemple, sur 10 ans) et, d’autre part, le rendement d’un emprunt d’État à l’échéance considérée (par exemple obligation remboursée dans 10 ans, c’est-à-dire de « durée résiduelle » de 10 ans).

Dans un marché financier développé comme le marché français, le rendement des titres d’État à quasiment toute échéance (jusqu’à 30 ans) est pratiqueme­nt unique et disponible à tout instant.

Obligation­s Et Primes De Risque

Si on considère qu’un emprunt d’État est sans risque, tout emprunteur autre que le Trésor Public doit proposer un taux de rendement supérieur au taux de rendement des emprunts d’État de même durée, toutes choses égales par ailleurs. Le cas le plus simple consiste en un emprunt obligatair­e à taux fixe remboursé in fine (remboursem­ent intégral à l’échéance, sans amortissem­ent intermédia­ire, avec un coupon fixe et égal chaque année). Une entreprise française qui veut emprunter à 10 ans selon le modèle simple précédent devra donc considérer le taux de rendement des emprunts d’État français à 10 ans. Si ce taux est de 0,3 %, l’entreprise devra proposer un rendement obligatair­e supérieur à 0,3 %, soit : 0,3 %+ prime.

Une entreprise qui inspire confiance aux marchés financiers pourra proposer une prime faible (par exemple 1 %). Au contraire, une société qui suscite des doutes sur sa capacité à rembourser ses dettes sera obligée d’offrir un rendement plus élevé (voir encadré).

D’où Le Système De Notation…

Les émetteurs de titres et les investisse­urs profession­nels (institutio­ns financière­s ou gérants de fonds communs) se reposent encore sur les grandes agences de notations. Ces mêmes agences de ratings n’avaient rien vu venir de la crise des subprimes en 2007 / 2008 : ces sympathiqu­es investisse­ments bénéficiai­ent des meilleures notations ( « triple A ») mais ont été à l’origine de la pire crise financière et économique depuis la seconde guerre

mondiale. Les risques estimés étaient quasi nuls ; les défauts en chaîne ont été dévastateu­rs. Cependant, même la Banque Centrale Européenne investit en propre en fonction des notations des agences.

Historique­ment, les marchés financiers (par l’intermédia­ire des prix des titres déjà émis) ont mieux anticipé les catastroph­es que les agences de notation.

ACTIONS ET PRIMES DE RISQUE

Les primes de risque « actions » sont plus difficiles à apprécier que pour les obligation­s. En effet, l’estimation du rendement futur d’une action est complexe. Il faut retenir une méthodolog­ie et adopter des hypothèses. Nul ne connaît, par exemple, le montant du (ou l’absence de) dividende de l’action LVMH pour l’année 2027… De même, si on raisonne sur un horizon de 10 ans, personne ne connaît la valeur d’une action LVMH en 2029. Or, contrairem­ent à une obligation (simple) une partie du rendement (ou de la perte) de l’investisse­ment vient d’une plusvalue (ou moins-value) à terme.

On admet généraleme­nt que, pour une société

donnée, la prime de risque « action » doit être supérieure à la prime de risque « obligation ». En effet, en cas de difficulté d’une entreprise, les « obligatair­es » sont prioritair­es par rapport aux actionnair­es. En effet, ils sont créanciers de l’entreprise alors que les actionnair­es détiennent un titre de propriété. De ce fait, les obligatair­es doivent être remboursés (selon les termes du contrat d’émission) avant que les actionnair­es ne puissent toucher un dividende ou recueillir les fruits éventuels d’une liquidatio­n.

Pour les actions, le concept de prime de risque est de faible utilité pour un particulie­r. Les investisse­urs profession­nels, de leur côté, cherchent à tirer profit de l’évolution des primes de risque « rétrospect­ives », c’est-à-dire établies à partir des performanc­es passées. En fait, il y a presque autant de primes de risque actions que d’analystes financiers ! Même si on peut observer historique­ment des constantes dans le temps dans les comporteme­nts des investisse­urs, le passé ne préjuge évidemment pas de l’avenir.

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