LA POLUTION PLASTIQUE (AVEC LA FONDATION TARA OCÉAN)
Au fil des expéditions scientifiques de TARA, le constat de l’omniprésence de fragments de déchets plastiques dans les océans devient alarmant : il s’agit de microplastiques de très petite taille (de 0,2 à 5 mm de diamètre). Issus de la dégradation des macrodéchets plastiques, ces microplastiques ont de nombreuses interactions avec les organismes marins : dispersion d’espèces potentiellement invasives ou pathogènes fixées sur les plastiques qui constituent de véritables radeaux, accumulation de produits toxiques dans la chaîne alimentaire. Ces plastiques contiennent aussi des additifs (notamment des perturbateurs endocriniens) qui peuvent être « relargués » dans les tissus des animaux qui les avalent.
Face à l’impossibilité de collecter en mer le stock de microplastiques, la solution la plus efficace revient à enrayer les flux de déchets depuis les continents. Il devient urgent d’explorer et de décrire les fuites de déchets plastiques vers la mer pour mieux endiguer cette hémorragie. Alors que de nombreuses études ont déjà permis de caractériser les flux de déchets en milieux aquatiques, elles se concentrent le plus souvent sur les macrodéchets (2cm et plus). L’objet de la nouvelle « mission microplastiques 2019 » de Tara Océan, dont le volet scientifique est coordonné par le CNRS, va donc consister à sillonner plusieurs façades de l’Europe pour mieux évaluer les sources de ces flux de microplastiques, leur devenir en mer et leur toxicité à partir d’échantillonnages. Objectif : tenter d’identifier l’origine terrestre des matières plastiques retrouvées en mer.