Visite historique des lieux :

Bâti en 1890 par l’entreprise Eiffel, dynamité, classé

Relier Lyon à Paris en bateau ? Un vrai parcours du combattant au XVIIe siècle ! Les caprices de la Loire rendant la navigation aléatoire, les mariniers sont alors contraints d’emprunter un canal latéral à Digoin (Saône-et-Loire), puis arrivés à Châtillon-sur-Loire, un peu en aval de Briare (Loiret), de reprendre le lit même du fleuve sur 1km pour gagner l’autre rive et poursuivre leur voyage. Manoeuvre toujours périlleuse, surtout en cas de crue. Pour supprimer cette rupture et permettre l’essor du trafic fluvial local, on envisage donc la construction d’un pont-canal métallique à 8 ou 9 mètres au-dessus de la Loire. Le chantier débute en 1890 sous la houlette de l’ingénieur des Ponts et Chaussées Léonce-Abel Mazoyer. C’est l’entreprise Eiffel qui est chargée de réaliser les fondations et les structures maçonnées. L’ouvrage final, achevé en 1897, se veut à la fois audacieux et élégant : d’une longueur totale de 662,69 m pour 11 m de large, il repose sur 14 piles maçonnées suffisamment fines et espacées pour laisser l’eau s’écouler. L’ossature est constituée de deux poutres maîtresses raccordées par une bâche en acier doux. Le tout est bordé de 72 magnifiques candélabres de fonte et orné, aux extrémités, de quatre pilastres en forme d’obélisques. Afin d’assurer la continuité de la navigation, deux dérivations sont construites en complément : l’une sur la rive droite pour rejoindre le canal de Briare et l’autre rive gauche, côté Saint-Firmin, pour gagner le Canal Latéral à la Loire. Le succès est tout de suite au rendezvous. Vers 1900, le site accueille ainsi près de 10000 bateaux par an. Mais lors de la Seconde Guerre mondiale, l’édifice est dynamité par les Français pour empêcher les troupes allemandes de passer. Il est rapidement reconstruit et inauguré officiellement le 1er août 1941 par le ministre des travaux publics du maréchal Pétain, Jean Berthelot. Il sera inscrit aux monuments historiques le 12 mai 1976.