LES PLACEMENTS EN COMPTE-TITRES
PLUS ATTRACTIFS AVEC LA FLAT TAX À 30%
C’est « Le » grand gagnant de la réforme fiscale entrée en vigueur en 2018 : le compte-titres peut, enfin, sortir de sa léthargie. L’entrée en vigueur de la flat tax, cet impôt forfaitaire de 30 % sur les gains du capital se traduit en effet par une baisse de la pression fiscale pour les placements financiers détenus en compte-titres.
Merci la flat tax !
Jusqu’à l’an dernier, les plus-values étaient soumises au barème de l’impôt sur le revenu
et aux prélèvements sociaux, après un abattement pour durée de détention. Concrètement, en 2017, un contribuable imposé dans la tranche à 30 % réglait 45,5 % d’impôt et prélèvements sociaux (15,5 % en 2017, 17,2 % en 2018) sur ses plus-values pour un titre détenu depuis moins de deux ans, pour lequel aucun abattement n’était prévu. Désormais, il ne réglera plus que 30 %. Tous les contribuables sont gagnants avec la réforme à l’exception des foyers non imposables. Mais, pour ces derniers il reste possible d’opter pour l’imposition à l’impôt sur le revenu, ce qui permet de ne régler que les 17,2 % de prélèvement sociaux si cela est plus avantageux. De plus, l’option pour le barème de l’impôt sur le revenu permet de continuer à bénéficier de l’abattement pour durée de détention pour les actions et titres assimilés acquis avant 2018. Attention, cependant, si vous envisagez cette option : elle s’applique à l’ensemble des revenus de vos placements (livrets, PEL, obligations, etc.).
« Auparavant, il fallait conserver ses titres au minimum deux ans et idéalement plus de huit ans pour bénéficier d’un abattement pour durée de détention. Désormais, le nouveau régime fiscal permet de gérer activement son comptetitres, sans être pénalisé fiscalement », résume Catherine Costa, directeur du pôle Solutions Patrimoniales chez Natixis Wealth Management.
EN COMPLÉMENT DU PEA ET DE L’ASSURANCE-VIE
Autrement dit, le compte-titres retrouve une place de choix dans la gestion de patrimoine, aux côtés du plan d’épargne en actions (PEA) et du contrat d’assurance-vie. Certes, ces deux enveloppes restent plus favorables du point de vue fiscal : l’assurance vie est imbattable dans le cadre successoral et le PEA permet d’échapper à l’imposition des plus-values (seuls les prélèvements sociaux restants dus). Mais le comptetitres mérite plus que jamais une place à leurs côtés dans le cadre d’une gestion de patrimoine diversifiée.
Car, contrairement au PEA, il n’est soumis à aucune contrainte : vous pouvez ouvrir autant de compte-titres que vous le souhaitez, sans limite de montant, quand le PEA est limité à un par personne dans la limite de 150 000 euros.
DIVERSIFICATION MAXIMALE
« Le compte-titres permet surtout une grande variété d’investissements comme les actions cotées ou non cotées, les obligations, les devises, les matières premières, ou les OPCI, alors que le PEA est limité aux actions européennes », rappelle Stéphane van Huffel, directeur général de Net Investissement. Vous pouvez à la fois investir en direct mais aussi via des fonds, des Sicav et des ETF, ces fonds indiciels cotés en Bourse. Bref, le compte-titres peut accueillir tout type de supports sans exception. Sur ce point, il bat certes le PEA réservé aux seules actions européennes mais aussi l’assu-
rance-vie, qui nécessite, à de rares exceptions près sur certains contrats, d’investir via la gestion collective (Sicav et fonds) et non en direct (actions et obligations). De plus, si l’assurancevie n’est pas bloquée, puisqu’il reste possible de réaliser des rachats, elle est cependant moins liquide et réactive que le compte-titres duquel vous pouvez retirer immédiatement la somme de votre choix à tout moment.
Compte tenu des avantages fiscaux du PEA, la logique commande donc d’investir en actions européennes, en direct ou via des fonds, sur ce plan, et de réserver votre compte-titres pour les autres investissements, qu’il s’agisse d’actions internationales ou de gestion diversifiée. À cet égard, les fonds dits patrimoniaux, dont l’objectif est de réaliser une performance positive quelles que soient les conditions de marché grâce à une allocation d’actifs dite flexible, ont ainsi toute leur place sur un compte-titres, en complément de ceux détenus sur un contrat d’assurance-vie.
Prendre ses bénéfices et réinvestir
L’entrée en vigueur de la réforme fiscale est l’occasion de dépoussiérer votre compte. « Certains clients ne réalisaient plus d’opérations sur leur compte titres en raison de sa fiscalité pénalisante. Le moment est venu de procéder aux arbitrages nécessaires et de reprendre une gestion active », confirme Stéphane van Huffel. Il s’agit de passer en revue votre portefeuille, ligne par ligne, pour décider s’il est opportun de réaliser un arbitrage. Pour cela, il faut à la fois vérifier la plus-value latente, c’est-à-dire le cours actuel diminué du prix de revient, et les perspectives du titre ou de la classe d’actif s’il s’agit d’un fonds. « Depuis le début de l’année, nous avons observé, sur les portefeuilles de nos clients, des prises de bénéfices destinées à externaliser des plus-values importantes, constituées sur plusieurs années, afin de profiter du nouveau cadre fiscal », constate Catherine Nini, présidente du courtier en ligne Bourse Direct.
La reprise en mains de votre compte-titres est aussi l’occasion de vous interroger sur votre intermédiaire financier. Car si les frais de courtage ont sensiblement baissé depuis le début des années 2000, l’écart de prix d’un courtier à l’autre reste très élevé. Ainsi, une étude de
l’Autorité des Marchés Financiers réalisée au 1er août 2016 estime à 8,40 euros le coût d’un ordre de Bourse de 5 000 euros chez un courtier en ligne (Binck.fr, BforBank, Boursorama, etc.), contre 25,7 euros pour les banques de réseau (BNP Paribas, Banque Populaire, LCL, etc.). « De plus, les banques de réseau facturent des droits de garde alors que ce n’est plus le cas depuis longtemps chez les courtiers en ligne » indique Guillaume Clavel, fondateur du comparateur Panorabanques.com.
OUVRIR UN NOUVEAU COMPTE CHEZ UN BROKER
Les courtiers en ligne présentent désormais, de loin, la meilleure offre. Si vous détenez votre compte-titres dans une banque à réseau, rien ne vous empêche d’ouvrir un nouveau comptetitres chez un broker en ligne pour bénéficier de tarifs plus avantageux. Vous pouvez certes demander le transfert de votre compte vers le nouvel établissement. Mais, attention ! L’opération engendre des frais (qui peuvent être pris en charge par le nouvel établissement) et peut prendre quelques semaines, pendant lesquelles les titres sont indisponibles à la vente. Il est aussi possible de piloter parallèlement vos deux comptes-titres : les nouvelles opérations se feront sur le nouveau, tandis que vous gérerez progressivement la cession des lignes de l’ancien compte. Autre avantage à l’ouverture d’un compte-titres dans un nouvel établissement : vous profiterez certainement d’une offre de bienvenue du nouveau courtier, qui s’applique en cas d’ouverture ou de transfert de compte. Ainsi, Bourse Direct offre actuellement 1000 euros de frais de courtage tandis que Binck.fr propose le remboursement des frais de courtage dans la limite de 2 500 euros pour tous les ordres exécutés jusqu’au 31 août.