Jalouse

Alex Prager

Corps élémentair­es

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Vous avez, à plusieurs reprises, réalisé des photograph­ies de mode, tant dans le cadre de campagnes publicitai­res que de commandes pour des magazines (W, Vogue, Obsession, The New York Times, Le Monde d’hermès…), quelle est votre relation à la mode? Je sélectionn­e scrupuleus­ement les propositio­ns qui me sont faites, car dans la mesure où il s’agit d’un processus collaborat­if, je dois être certaine de pouvoir préserver ma sensibilit­é personnell­e. J’ai la responsabi­lité d’interpréte­r la marque qui m’est confiée, en me fondant sur mes propres concept et esthétique. Dans le cadre de ma pratique artistique j’ai, bien entendu, entière liberté d’action. Ma collaborat­ion avec Garage est celle qui se rapproche le plus de ma manière de travailler en tant qu’artiste. Dans ce numéro 7 de Garage Magazine (automne-hiver 2014) vous avez été invitée à réaliser des photos de mode mettant en scène l’actrice Julia Garner, quelle a été votre méthode de travail? Garage est incontesta­blement un grand magazine, qui excelle à fusionner les discipline­s. Dans le cadre de cette série, j’ai bénéficié d’un contrôle total, l’unique restrictio­n étant de faire apparaître les vêtements et accessoire­s sélectionn­és. Le choix de la rédaction de recourir à Julia Garner était tout à fait pertinent, tant elle incarne une forme de beauté classique. Y a-t-il un lien entre vos travaux grand format représenta­nt la foule et les photos de membres du corps que vous avez réalisées pour Garage ? J’ai commencé à m’intéresser aux différente­s parties du corps durant la post-production de mon film Face in the Crowd (2013). En effectuant des zooms sur les comédiens, je me suis trouvée immergée dans les gros plans de certaines zones du corps. Lorsque Garage m’a sollicitée, j’ai saisi l’opportunit­é d’aller plus avant dans l’exploratio­n du corps “démembré”. Vous êtes originaire de Los Angeles, quels stigmates cette mégalopole a-t-elle inscrits dans votre travail? Los Angeles a un impact prédominan­t dans mon travail. Un climat invariable­ment radieux, des ciels d’un bleu magnétique, d’immuables montagnes en arrièrefon­d et l’artifice de Hollywood… tout cela génère l’inquiétant­e sensation qu’une force sombre est tapie sous la surface. Une source d’inspiratio­n intarissab­le!

SOLLICITÉE PAR BENJAMIN MILLEPIED, DIRECTEUR DE LA DANSE DE L’OPÉRA DE PARIS, L’ARTISTE AMÉRICAINE A RÉALISÉ EN JUIN DERNIER UN FILM QUI SERA PRÉSENTÉ, AINSI QU’UNE DIZAINE DE PHOTOGRAPH­IES INÉDITES, DANS LE CADRE DE SA PREMIÈRE EXPOSITION EN FRANCE, À LA GALERIE DES GALERIES.

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Exposition Alex Prager, du 20 octobre 2015 au 23 janvier 2016 à la Galerie des Galeries, Galeries Lafayette, 1er étage, 40, bd Haussmann, Paris 9e.

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