Jalouse

À PATTES DE VELOURS

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Chloë Sevigny passe à la réalisatio­n et métamorpho­se une fillette en félin. Une douce allégorie de sa propre transforma­tion en cinéaste. Tout le monde le sait à Hollywood : si vous mettez en scène, évitez de diriger des enfants et des animaux. Lorsqu'elle découvrit la nouvelle de Paul Bowles intitulée Kitty, Chloë Sevigny – qui voulait passer derrière la caméra depuis ses débuts, il y a plus de vingt ans – a donc attendu le bon moment pour ne pas avoir peur de la difficulté. Elle relève ce double défi avec un court métrage adapté de ce texte d'à peine six pages signé de l'auteur d'un thé au Sahara, tout en images rosées et vaporeuses, en 35 mm, d'un flou pas si éloigné des films de David Hamilton, et baigné d'une musique délicate composée par son ami Brian degraw, le clavier de Gang Gang Dance. À travers le rêve soudain réalisé de la petite Catherine – devenir Kitty, un chaton gris, pour se libérer à l'emprise familiale, ou s'en émanciper par manque de soutien –, transparaî­t l'envie d'être quelqu'un d'autre. Peut-être aussi l'envie d'échapper à l'étiquette d'une actrice souvent cataloguée en raison de ses accointanc­es avec la mode, qui choisit le réalisme magique pour y remédier, le conte psychédéli­que et l'héritage de Lewis Carroll version Sundance. Le délicateme­nt fantastiqu­e Kitty est produit par le site web féminin Refinery29 dans le cadre d'une collection de courts métrages baptisée Shatterbox (on attend ceux de Kristen Stewart et Gabourey Sidibe).

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