Jalouse

Faut-il boutonner dimanche avec lundi ?

Austère et fermé de travers, le prochain manteau Balenciaga automne-hiver 2017-18 met une veste aux doudounes décolletée­s. Mais pourquoi ce changement soudain d’allégeance ?

- Par Mathilde Berthier

En 2016, elle dégrafait sa parka au point d’avoir les bras nus, même par -10 °C. Un an plus tard, elle – la femme Balenciaga – change son fusil d’épaule, quittant le sportswear pour le tailoring, la nonchalanc­e pour l’austérité. À peine relégués au vestiaire, les doudounes et autres manteaux matelassés se voient damer le pion par des vestes à imprimés prince-de-galles, dignes descendant­es des pardessus d’inspecteur de police des années 70. Mais Demna Gvasalia ne s’arrête pas là et, fidèle à son implacable méthode, déconstrui­t pour mieux reconstrui­re. Les manches vont aux fraises, les épaules sont soit serrées, soit amples, et la boutonnièr­e laisse coi. Nouvelle obsession du designer géorgien, cette manie d’assembler dimanche avec lundi s’applique à d’autres modèles : duffle-coats, cabans, perfectos, manteaux de fourrure ou gaufrés… On frôle parfois la cape, mais c’est surtout la toga virilis de l’antiquité qu’évoquent ces pièces déjà cultes. Pas si passéiste, Demna s’est simplement raccroché à l’histoire de la maison, et à cette manie qu’avaient les modèles Balenciaga de porter leurs vêtements différemme­nt, de twister le classique par l’attitude… déjà. À chacun désormais de transcende­r son bon vieux blazer en boutonnant le bas avec le haut. Bien plus universel que la doudoune décolletée.

 ??  ?? Collection Balenciaga automne-hiver 2017-18.
Collection Balenciaga automne-hiver 2017-18.

Newspapers in French

Newspapers from France