Jalouse

La famille Beckham

De duo bling un peu vulgaire à power couple incontourn­able, les Beckham sont un modèle de résilience cool. Aujourd'hui, la styliste respectée de 42 ans et l'icône athleisure de 41 ans ont construit non seulement un empire mode mais aussi un foyer hautemen

- Par Violaine Schütz

Peu de femmes ont réussi à se réinventer autant que Victoria. À la manière de Pamela Anderson, des soeurs Olsen et de Kim Kardashian, la mode a sauvé Posh Spice. Hier, elle tentait de se détacher de l'image Spice Girls, le groupe pop des années 90 dont le slogan prônait le “girl power” (86 millions de disques vendus et 10 singles classés numéros 1 dans le monde). Aujourd'hui, sa crédibilit­é mode est au sommet. Mieux, elle a réussi à capitalise­r sur ce personnage de “Posh” (élégante/ snob), à le rendre classe, et cool. En témoigne l'un des T-shirts de sa collection été 2017 érigeant sa moue boudeuse en statement avec le message :

“La mode a volé mon sourire”. Bien joué, cette allure – minirobes noires bustier, talons ultra hauts, carré plongeant noir corbeau et sex-appeal un brin dark – et cette “resting bitch face” des 90s, tout le monde les connaîssai­t, restait à les rendre branchées. Mais comment ? Pas grâce à sa carrière solo postsépara­tion des Spice Girls en 2001 en tous les cas (de mauvaises langues racontent que David Beckham, son mari, achetait lui-même des disques pour faire grimper les ventes). Fan de mode (elle collection­ne alors les Louboutin et les sacs Hermès et n'aurait jamais eu recours à un styliste durant les années Spice), Victoria décide de devenir créatrice et s'y attelle, sans formation, mais bien entourée. Attendue au tournant par le sérail et une presse mode plus que septique (ses fashion faux pas récurrents – robes très découpées ou catsuits en PVC – et sa carrière pop la poursuiven­t), elle dévoile sa première collection en 2008 au Waldorf Hotel de New York. Surprise, les robes présentées sont élégantes, sobres, bien taillées et Victoria brille par son humilité. Ses créations – que l'on dit soufflées par Roland Mouret, qui a toujours démenti – seront même portées dès 2008 par Oprah Winfrey, Cameron Diaz ou Sarah Jessica Parker. La même année, elle pose avec humour pour Marc Jacobs (qui, avec cette campagne, a devancé, si ce n'est amorcé, la transition de Vic vers l'ultra cool), sous l'objectif de Juergen Teller pour qui elle plonge toute entière dans un sac de shopping. Et, consécrati­on ultime, en 2009, elle fait la une du Vogue américain, début d'une longue série de couverture­s pour les différente­s éditions du puissant magazine. Elle est aujourd'hui une figure incontourn­able de la mode avec des collection­s minimalist­es encensées par la presse.

Premiers pas vers la hype

Pour Victoria, la première victoire sur le chemin de la hype – celle qui lui permet dans un premier temps de garder une existence publique – a eu lieu en 1997. Après avoir assisté à un match de Manchester United avec Mel C (des Spice Girls), elle rencontre l'un de leurs joueurs phares dans les loges : David Beckham. Le jeune homme est timide et se tient proche de sa famille. Victoria est touchée par cette attitude, et craque au premier regard. Lui succombe au charme vénéneux de la pop star. Déjà légende, David donne à Victoria une image moins pop, plus thug, même si lui-même n'est pas encore l'icône cool qu'elle l'aidera à devenir. Car Victoria ne se contente pas de surfer sur la fame de son footballeu­r de mari, c'est elle qui, autant que lui, a construit la “marque” Beckham. Au début, les deux stars se rencontren­t en secret mais, très vite, trop amoureux, ils ne se cachent plus. Ils jouent même à fond le jeu médiatique en se montrant ensemble à de nombreuses soirées, assortissa­nt souvent leurs tenues, le mauvais goût ne leur faisant pas peur. Leur image est encore loin d'être au top, mais ils savent désormais parfaiteme­nt la vendre. Parfum, lunettes, denim, Victoria commence à aposer son nom sur des accessoire­s et

à en faire une licence. Leur mariage en 1999 a même été financé par les droits des photos de la cérémonie cédés au magazine anglais OK!. Pour l'occasion, les deux tourtereau­x portaient une tenue violette dessinée par Antonio Berardi.

Résilience fashion

Peu à peu, celle qui se transforme en business woman affûte son style, et celui de David au passage. Le blondinet passe ainsi de beau gosse mal dégrossi qui ne sait pas choisir ses vêtements à sex-symbole tatoué à l'aura rock. Soit le père des métrosexue­ls. La brune a fait de sa moue boudeuse un mantra (surtout ne jamais sourire sur les photos pour enfin être prise au sérieux) et de ses jupes moulantes assorties de chemises et de talons très hauts une signature copiée. Pour devenir branché, le couple a du misé sur le “less is more”. Elle joue aussi le rôle de conseillèr­e pour les campagnes d'endorsemen­t de David. Après une saison au Paris-saint-germain en 2012, il a ainsi lâché ses crampons pour devenir égérie pour H&M, Adidas et Dolce & Gabbana. Il a également ouvert des restaurant­s avec Gordon Ramsay et joue un rôle d'ambassadeu­r auprès de l'unicef. Le couple ne tarde pas à se réinventer en duo d'élégance, s'assurant une reconversi­on dans le statut d'icônes du style, alors que les autres Spice Girls sont tombées dans l'oubli et que de nombreux footballeu­rs ont dispararu à l'âge de la retraite précoce. Résultat? Le couple Beckham est plus riche que la reine d'angleterre : leur fortune était estimée à 508 millions de livres en 2015, loin devant les 340 d'elizabeth II. Une fortune qui permet à David et Vic de financer – en partie – la marque de cette dernière et, notamment, de très bien s'entourer.

Exposer ses failles

Une fois le chic atteint, reste à trouver une faille, voire un zeste de trash, pour atteindre le côté cool de la force. L'an dernier, tout le monde s'est ainsi rendu compte à quel point Vic était humaine lorsqu'elle est apparue sur Instagram très éméchée pendant le Festival de Cannes avec Eva Longoria, allongée sur un canapé avec une jambe en l'air, alors qu'on lui prêtait une pause amoureuse avec David. En 2016, elle écrivait également pour le

Vogue anglais une lettre très authentiqu­e à la jeune fille de 18 ans qu'elle fut, luttant avec ses problèmes de poids, d'acné et de garçons. “Tu n'es pas la plus belle, la plus mince ni la meilleure pour danser au Laine Theatre Arts college. Tu ne t'es jamais vraiment intégrée et le directeur de l'école te plaçait au fond pendant les shows car tu ne faisais pas bonne impression.” L'ex-posh n'hésite pas non plus à rire d'elle-même, comme avec sa collab pour Target (les supermarch­és) et le fameux T-shirt estampillé “La mode a volé mon sourire”. David Beckham tourne, lui, défiguré et méconnaiss­able, dans le prochain Guy Ritchie, aux côtés de Jude Law, où il interprête un rôle de chevalier looser.

Graines de stars

En parlant de lose, le couple a aussi connu son lot de mésaventur­es – séparation­s, rumeurs d'infidélité­s… Mais à chaque fois, les Beckham font front, ressortant main dans la main sur le tapis rouge et clamant leur amour dans la presse. “Une fois, je le regardais assis sur le lit, il venait de se lever, les cheveux en bataille, bronzé, avec tous ses tatouages. Il checkait juste ses emails et je me suis

dit : bien joué ma grande!”, déclarait récemment l'épouse toujours éprise. Une des raisons de la solidité de leur couple tient à l'importance qu'ils accordent à leur famille. Car les deux stars ont en effet créé un foyer parfait, mettant au monde quatre enfants superbes. Trois garçons, Brooklyn (18 ans), Roméo (14 ans) et Cruz (12 ans), et une fille, Harper (5 ans) que David trimballe et câline aux premiers rangs des défilés. Les rejetons pourraient devenir aussi branchés qu'eux dans un futur proche. L'irrésistib­le Roméo pratique intensémen­t le tennis tout en posant pour Burberry. Brooklyn a signé un contrat de photograph­e avec Burberry, se passionne pour le skate et a fréquenté l'égérie des millennial­s, Chloë Moretz. Cruz chante de manière adorable, comme en témoigne une vidéo circulant sur Youtube. Et la très mignonne Harper affiche des tenues de petite fille modèle, un sourire très cute et des coiffures à la mode. Sa mère vient par ailleurs de déposer son nom comme une marque. Le premier pas vers une longue carrière d'égérie programmée…

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