La chaussette de tennis fait jeu, set et match.
Tout droit débarquée du rectangle vert, la chaussette côtelée des tenniswomen relègue la concurrence au vestiaire. Et apprivoise nos talons hauts.
Si glisser des chaussettes dans ses sandales fut un privilège longtemps réservé aux moines bénédictins ou aux randonneurs du dimanche, l'association est devenue assurance tous risques pour qui convoite les flashs des street-stylers. Mais au point d'adopter la mi-chaussette de coton épais portée par Steffi Graf à ses débuts… Réforme douteuse passée en force au 49-3 de la mode, la loi sur la chaussette se durcit cette saison. Chez Acne Studios, Jonny Johansson propose une réplique à l'identique de la tennis sock classique : perchée, côtelée et ponctuée de liserés bleu et jaune sur le mollet. Elle se porte haut, en escarpins, collée sous les jupons d'une néo-grand-mère soixante-huitarde. Parangon du sportswear, la grande chaussette et son génie de l'anachronisme ont le pouvoir de dévergonder une fantaisie héritée du troisième âge. Miuccia Prada l'a bien compris, elle qui complète ses panoplies de skateuse Belle Époque – accro au tartan et à la bouclette – par d'authentiques socquettes de sport : en coton blanc avec bandeau rouge et jaune, façon partie de Quidditch dans les rues de New York. Presque classique dans des creepers, l'accessoire fait la différence dans des escarpins à talons bobine ou aiguille, recouverts de strass. Au poil pour briller dans les gradins du court Suzanne Lenglen… sans être hors-sujet. Collection Acne Studios pré-fall 2017.