Jalouse

À tout juste 26 ans, Eleonore Toulin, passionnée de photograph­ie, gravite dans le monde de la mode entre grandes maisons, comme Chanel, et jolis projets. Celle à qui nous avions consacré une série voilà deux ans est aujourd'hui notre cover story, une sacr

- Propos recueillis par Laure Ambroise

Que vous a apporté de grandir avec un père français architecte et une mère franco-américaine décoratric­e d’intérieur ? J'ai eu beaucoup de chance, car j'ai évolué très tôt dans un milieu artistique riche, ils étaient ouverts à tout et ont toujours accepté et soutenu mes choix artistique­s, pas toujours très sérieux. Grandir avec cette double culture m'a permis très jeune de m'ouvrir sur le monde, et c'était génial.

Parlez-nous de vos études. Après une année à vagabonder à New York, je suis rentrée à Paris, à 19 ans, et j'ai étudié pendant deux ans la photograph­ie à L'EFET, une école privée dans le 12e. Parallèlem­ent, j'assistais le photograph­e Thierry Bouët, que je suis fière d'appeler mon mentor, car je lui dois beaucoup, il m'a aidée à grandir artistique­ment et personnell­ement. Ces deux années ont été très formatrice­s, j'ai appris la technique, l'histoire de la photo, et j'ai pu les mettre en pratique grâce à Thierry Bouët. Votre père vous a offert votre premier appareil photo à 14 ans, cela

a-t-il été votre déclic pour devenir

photograph­e ? Oui, j'ai commencé à faire des portraits de mes amis et ça a tout de suite été une évidence, je voulais être photograph­e. Je prends surtout des photos de mes amis, de ma famille et des personnes que je rencontre lors de mes voyages. J'ai toujours sur moi mon Contax T2, avec lequel je documente tout ce que je vis. J'adore l'idée qu'on puisse entrer dans mon intimité à travers mes photos et, presque, voyager avec moi. Vous avez été photograph­e au nom de Chanel pour W magazine, pouvezvous nous raconter cela ? À vrai dire, c'est plutôt l'inverse, W magazine m'a missionnée pour photograph­ier les backstages du défilé Chanel. J'ai trouvé intéressan­t de pouvoir partager ce que j'étais en train de vivre, de ce qu'on peut voir dans les coulisses d'un défilé. Quels sont vos livres préférés sur la photograph­ie ? Subway, de Bruce Davidson, Tokyo 1961, de William Klein, The Democratic Forest, de William Eggleston, Quelle vie de chien, d'elliott Erwitt, American Surfaces de Stephen Shore ou A Wonderful Time : An Intimate Portrait of the Good Life, de Slim Aaron. Qui vous a mis le pied à l’étrier du mannequina­t ? Mon premier agent, Arnaud Valois. Un vrai coup de foudre quand nous nous sommes rencontrés. Il m'a toujours poussée à être moimême, naturelle, c'est le meilleur conseil qu'on puisse donner. Racontez-nous votre premier défilé Chanel Métiers d’art à Salzbourg. C'était assez magique. Comme si le temps était suspendu à l'époque de Sissi. Le défilé se passait dans un palais magnifique dans le sud de Salzbourg, nous devions défiler parmi les invités assis dans des salons rococo somptueux avec une musique enchantere­sse. Un très beau voyage dans le temps ! On vous voit très souvent sur le site internet du Vogue américain comme “la” Parisienne, une image qui vous colle à la peau. Cela vous flatte-t-il ? Bien sûr, même si je ne m'imagine pas forcément comme la Parisienne type. Et je trouve assez amusante cette fascinatio­n outre-atlantique pour “la Parisienne” – tout ce qu'on fait, c'est fumer des clopes, boire du vin et manger de la charcuteri­e, pas très sexy. Cette image internatio­nale de Parisienne, vous la partagez avec votre amie Jeanne Damas, l’auriez-vous imaginé ? Pas du tout ! Je ne me destinais absolument pas à une carrière de mannequin, mais je suis très heureuse de pouvoir explorer le monde grâce à ce métier. Quels sont les avantages d’être une Parisienne aux États-unis ? Pouvoir prendre des pauses cigarette pendant les séances photos.

Vos icônes du style ? Serge Gainsbourg, Betty Catroux et Charlotte Rampling. La pièce mode culte qui caractéris­e votre style ? Mon jean ! Il est tellement confortabl­e. Si je ne me trompe, votre première série mode a été publiée dans Ja

louse en 2015, et vous voici aujourd’hui cover girl de ce numéro, quelle épopée ! Comme le temps passe vite, surtout ! Je suis très heureuse et flattée de faire la couverture

du magazine pour lequel j'ai fait ma première série… merci Jen <3 On entend dire que vous avez un projet avec l’actrice/it girl/réalisatri­ce Zoé Le Ber, pouvez-vous nous en dire plus ? Zoé et moi travaillon­s en effet sur un projet de websérie, nous sommes au stade de l'écriture – vous en saurez plus à la rentrée ! Quelle est la place d’instagram dans votre vie, à quel moment est-il devenu profession­nel ? Instagram reste encore une chose assez étrange pour moi et j'ai toujours un peu de mal à m'en servir, eh oui ! Mais je pense que c'est une plate-forme intéressan­te pour partager son travail et le promouvoir. Le type d’image qui attire le plus vos 28,2 followers ? Je ne comprends pas vraiment ce qui marche ou pas, mais je dirais des portraits de moi en voyage. Le “like” qui a le plus compté ? Une photo de moi tout sourire à Ibiza. À l’occasion de ce numéro Summer Party, pouvez-vous nous dire où vous partez cet été ? Vous pourrez me trouver en train de griller sous le soleil de Cagliari, en Sardaigne, dans le Périgord à manger du foie gras et à Porqueroll­es sur un bateau. Les trois morceaux qui vous entêtent à chacun de vos voyages ? Kokomo, des Beach Boys. Escape (The Piña Colada Song), de Rupert Holmes. Peg, de Steely Dan. Vos adresses de l’été ? N'importe où en Italie ! Quels sont les Instagram que vous suivez ? Je suis surtout les Instagram en rapport avec la photograph­ie, comme celui de l'agence Magnum, et le NY Times ou des magazines de mode et d'art, ainsi que les Instagram de mes amis.

Newspapers in French

Newspapers from France