Chloe Wise : la plus générationnelle
“Of False Beaches and Butter Money”, “Cats not Fighting is a Horrible Sound as Well”, “Full-sized Body, Erotic Literature” : les titres des expositions de Chloe Wise en disent long sur son univers. Cette Canadienne de 26 ans exilée à New York a été styliste, chroniqueuse mode et mannequin avant de se consacrer à la peinture. Son sens de la dérision sur notre monde moderne affole les foires d'art contemporain et les galeries branchées (elle vient d'exposer à Paris chez Almine Rech). Dans son atelier de Williamsburg, elle prend le pinceau pour créer des portraits à l'huile d'elle ou d'amies, dans lesquels des photos Instagram sont transformées en tableaux au réalisme puissant. Son questionnement porte sur sa féminité, souvent mise en scène de façon érotique, ses origines juives (elle a présenté une étoile de David en bacon rendant hommage à Larry David) et la société de consommation. Wise fait plus que s'intéresser à la séduction, elle crée des sacs en bagels ou pancakes siglés Chanel, interrogeant notre rapport à la mode. Et explore notre soumission à la malbouffe à travers des reconstitutions de nourriture dégoulinante de calories. Tout comme notre désir d'aliments healthy. Elle explique : “En tant qu'humains, nous avons tendance à nous dissocier de la
réalité cruelle de certaines de nos habitudes, si elle incommode nos désirs et nos moeurs. (…) La plupart des gens choisissent d'ignorer la réalité de l'industrie du lait et de la viande, qui est dégoûtante, et justifient leur consommation de ces produits en se concentrant sur des récits fictifs et des images `saines'.” La jeune femme se transforme aussi en oeuvre sur Instagram et Twitter. Une réflexion sur l'ère du selfie et la pop culture qu'andy Warhol et Sylvie Fleury auraient likée.