Jalouse

Nathaniel Mary Quinn : le plus intense

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On connaît ces histoires de gosses issus de quartiers mal famés devenus des rappeurs bankables… On a moins d'exemples de tels gamins devenus peintres. Le New-yorkais d'adoption Nathaniel Mary Quinn, 39 ans, a grandi dans l'endroit le plus pauvre et violent du South Side de Chicago. Né de parents illettrés, marqué par la mort de sa mère et l'abandon de sa famille à 15 ans, il s'en tire en bossant dur à l'école et en dessinant. Finalement diplômé d'art et de psycho, il ajoute à son nom celui de sa mère, Mary, afin qu'il figure enfin sur un diplôme. En 2003, il s'installe à Brooklyn et peint, tout en travaillan­t comme éducateur auprès de la jeunesse à risque. Ses peintures expression­nistes habitées par les blessures de l'enfance ressemblen­t à des compositio­ns torturées dans la veine de celles de Francis Bacon. Le succès est vite au rendez-vous : la valeur des toiles de NMQ a pris 600 % en quelques années. Mais, derrière leur côté sombre, le message est lumineux. Sa nouvelle exposition à Chicago, “Nothing's Funny”, prend pour thème la comédie. Ainsi que nous l'explique Nathaniel : “Ma mère était une femme très drôle, son sens de l'humour incisif prenait souvent pour cible les voisins. Moi-même, j'ai fait l'objet de blagues acérées à cause de mes dents en mauvais état. Sachant que je ne pouvais pas battre chaque gamin de mon quartier, j'ai appris à me défendre par le rire.” Un véritable art de la résilience.

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Photo Nathan Perkel

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