Jeanne Briand : la plus futuriste
Si, pour vous, le verre soufflé évoque les vases kitsch et vintage vus chez votre mamie, c'est que vous n'avez jamais croisé le travail de Jeanne Briand. Cette Parisienne de 27 ans, diplômée des Beaux-arts et passée par une école d'art de Los Angeles, mélange son âme de digital native à un savoir séculaire. À 18 ans, elle commence par un projet d'utérus en verre. En 2014, elle se lance dans des sculptures en verre soufflé figurant des gamètes, qu'elle accompagne de plugs, de ports USB ou de musique (bruits d'eau et percussions). Cette fan de Blade Runner et de Brian Eno imagine ainsi un futur technologique connecté à des pratiques artisanales organiques. Elle nous explique : “Le Meilleur des mondes d'aldous Huxley m'a beaucoup inspirée. J'ai donc travaillé avec un artisan verrier spécialisé dans la fabrication d'alambics de laboratoire afin de souffler mes dessins d'organes reproducteurs dans le verre des tubes à essais. Je m'intéressais à la technologie génétique et cela faisait écho à mes propres origines.” Mythe de Prométhée, transhumanisme, réalité augmentée, les oeuvres cyborg de Jeanne Briand expérimentent une forme de vie prophétique qui questionne la limite entre l'artifice et l'humain. Une réflexion sur l'auto génération qui évoque certaines visions de David Cronenberg ou d'une Björk de l'art contemporain. Sa prochaine expo à Bruxelles en janvier 2018 pourrait bien prédire notre avenir.