Claire Laffut
Chanteuse, peintre, mannequin, designer, créatrice de tatouages éphémères : derrière son parcours singulier, l’artiste belge repousse les limites de sa créativité.
Originaire d’un petit village belge mais vivant à Paris depuis plusieurs années, Claire Laffut a fait ses premiers pas musicaux en sortant une poignée de singles, puis un premier EP, Mojo, en 2018. On a alors eu la conviction d’assister à l’éclosion d’une chanteuse qui serait là pour durer. Un mélange de pop groovy et légère, mais aussi parfois piquante et déterminée composait ces premiers bourgeons mélodiques. À 24 ans, cette jeune femme insaisissable peut déjà se vanter d’un CV protéiforme qui reflète ses innombrables passions : la peinture, la scénographie, le mannequinat, le théâtre, la décoration d’intérieur, ou encore le dessin de tatouages éphémères – elle a d’ailleurs lancé sa propre marque de bijoux de peau, Laclaire, et le Studio Claire Laffut où elle propose des tableaux, des dessins et des objets de décoration. Citant Sade, Lauryn Hill ou encore Frank Ocean parmi ses références, elle se concentre aujourd’hui sur la musique et dévoilera bientôt son premier album, en pleine préparation. Quand as-tu ressenti ton premier déclic pour la musique? À 15 ans. J’étais dans une école de danse classique et la première connexion que j’ai eu avec la musique s’est faite par le mouvement. Peux-tu essayer de décrire ce que tu ressens quand tu chantes ? Ma voix me ressemble assez, enfantine et parfois éraillée. Elle est très fidèle à mon humeur et à mes états d’âme. J’ai commencé à chanter sans aucune technique, j’ai donc dû beaucoup écouter ma voix pour apprendre à l’apprivoiser et la travailler. Ce que j’aime, c’est quand je perds le contrôle et que je trouve une liberté dans le chant, quand ma voix n’est liée qu’à mon coeur et non plus à ma tête. Quels ont été les livres, les films, les disques les plus fondateurs de ta personnalité? Petite, je dévorais énormément de BD, Trolls de Troy, Lucien, Kid Paddle, Titeuf, Les Femmes en blanc, Julie, Claire, Cécile, etc. J’adorais ça! J’étais obsédée par le dessin animé La Petite Sirène,
ce personnage qui se faisait voler sa voix pour pouvoir rencontrer son amour. Plus tard, j’ai été complètement happée par Mars Attacks! de Tim Burton, parce qu’il casse tous les clichés des États-unis, la bizarrerie de ce film me fascinait. En musique, j’écoutais les CD de mon grand-frère, qu’il laissait tourner toute la nuit quand il dormait, comme Gorillaz, par exemple. J’ai été un grande fan de Jenifer et d’avril Lavigne jusqu’à aller voler les posters dans les magazines quand ma mère faisait les courses – je les cachais sous mon Tshirt pour les accrocher ensuite sur les murs de ma chambre ! Que recherches-tu dans une chanson ? Une vibe qui transporte, un texte qui transperce et une vérité qui fait du bien à l’âme. Est-ce que ton goût pour la mode s’est développé en même temps que tes goûts musicaux ? Tout s’est entremêlé en même temps ; mes fréquentations, mes goûts musicaux, mes icônes, les villes… J’ai eu une période Britney Spears/christina Aguilera (avec le fameux pantalon dans le clip Dirrty), puis Madonna avec des bérets à voilette, ensuite je me suis totalement plongée dans le skate/grunge de Nirvana avec des baggys et des chaînes, ou des Tshirts rayés à manches longues endessous de T-shirts XXL. Comment as-tu vécu ce shooting avec Jalouse ? J’étais assez stressée, j’ai beaucoup de choses dans ma tête en ce moment, mais on s’est quand même amusés. Erick Faulkner, le photographe, projette des images très fortes de ce qu’il voit à travers toi, il te rend forte et fébrile à la fois, sorcière et féérique. Quels sont tes projets pour les semaines et mois à venir? Je suis en train de finir mon premier album et je construis tout son univers graphique que je dévoilerai lors de ma première exposition de peintures et d’objets.