L'Equipe

Un réseau de haut niveau

Le club INSEP Alumni a lancé Sportéki pour mettre en lien les sportifs de pointe et les entreprise­s.

- RACHEL PRETTI

« Sportéki, c’est Facebook, Linkedin et Copains d’avant : il y a trois portails en un » , résume Pascal Éouzan, champion du monde de tumbling en 1988 et 1990. Cette nouvelle plate- forme a été lancée en février par l’associatio­n des anciens et actuels pensionnai­res de l'INSEP. Son objectif : mettre en relation les sportifs de haut niveau entre eux mais aussi avec les dirigeants d’entreprise, d’institutio­n ou encore les profession­nels du sport comme les kinés. « L’idée est venue de mon histoire et de la frustratio­n d’être champion du monde d’ une discipline peu connue, considérée comme un sous- sport de la gym, explique l’ ancien gymnaste qui, depuis 2013, a mûri son projet au sein du club INSEP Alumni. C’était difficile de se faire un réseau, se faire in vite rauxévé nement sa lorsque j’ avais un vrai besoin de me faire connaître. »

«On voit bien qu’ il y a un vrai problème de reconversi­on pour les athlètes; le réseau du sport n’ existe pas tant que ça. L’INSEP est une grande école dont on ressort avec une expérience rare- ment valorisée » , complète Stéphane Traineau, président de l’ associatio­n et directeur des équipes de France de judo. En 2016, il a donc lancé un appel au monde sportif pour financer Sportéki via le site de crowdfundi­ng Fosburit. Dix mille quatre- vingts euros ont été récoltés qui ont permis de communique­r autour de la plate- forme conçue par l’agence Drive. Plusieurs partenaire­s ont apporté leur contributi­on financière, les fondations Aéroports de Paris et FDJ, Avenir Mutuelle et la région Île- deFrance. Au total, Sportéki aura coûté un peu plus de cent mille euros.

Gratuité pour les athlètes

Le réseau fonctionne comme un guichet d’entrée qui met en relation les offres d’emplois, de stages ou de prêts de matériels avec les demandes de formation, reconversi­on ou partenaria­ts. Le principe est la gratuité pour tout athlète en activité ou retraité qui entre son profil. Seule condition : être ou avoir été sur la liste des sportifs de haut niveau du ministère. « On ne veut pas que de faux champions se fassent passer pour des vrais auprès des entreprise­s » , précise Pascal Éouzan. Le nouveau membre a alors accès aux autres athlètes ainsi qu’aux entreprise­s et profession­nels inscrits.

Le modèle économique de Sportéki repose sur l’inscriptio­n payante de 900 euros annuels pour les entreprise­s et de 600 euros pour les médecins, avocats et autres profession­nels dans le domaine du sport. « Le coût de fonctionne­ment tourne autour de 150 à 200 000 euros par an » , estime Pascal Éouzan qui travaille bénévoleme­nt pour le site avec l’ex- judoka Delphine Cartier, employée à mi- temps. « Il va falloir que l’on embauche un ou deux salariés » , poursuit- il en précisant que l’inscriptio­n d’environ 200 entreprise­s permettrai­t d’amortir les coûts. On comptait déjà 406 membres la semaine dernière, dont 339 sportifs de haut niveau. Les promoteurs du réseau misent sur le potentiel de développem­ent d’ un outil destiné aux 50 000 sportifs de haut niveau comptabili­sés depuis vingt ans ainsi qu’ aux 100000 prof essionnels du sport. Ils n’oublient pas pour autant qu’un de leurs concurrent­s, le réseau social Goaleo lancé en 2013 pour échanger avec les champions et comparer ses performanc­es avec d’ autres passion nés de sport, a cessé ses activités l’année dernière.

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Du boxeur Souleymane Cissokho à l'ancien escrimeur Gauthier Grumier, de nombreux sportifs ont rejoint le nouveau réseau social Sportéki.

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