L’itinéraire d’un champion
Le cavalier français Karim Laghouag - qui possède son centre équestre à Nogent-le-Rotrou - revient sur les mois qui ont suivi la consécration : sa victoire aux Jeux Olympiques de Rio 2016.
Karim Laghouag revient sur les mois qui ont suivi la consécration : sa victoire aux Jeux Olympiques de Rio 2016.
Il y a un an, il avait touché des doigts les étoiles. A Rio, lors des Jeux Olympiques en 2016, en concours complet équin par équipe, le Nogentais Karim Laghouag avait décroché une médaille d’or.
L’euphorie puis la dépression
Plus de douze mois après, le cavalier installé à Nogent-le-Rotrou depuis trois ans, est passé par différents stades émotionnels. C’est le moins que l’on puisse dire. D’abord, « l’euphorie ».
Évidemment. « Le fait de décrocher la médaille d’or par équipe, c’était fantastique. J’ai vu toute ma vie défiler. A ce moment-là, on repense à tout ce qu’on a vécu, aux traumatismes passés, les personnes qu’on a rencontrées ».
Il l’avoue, « j’ai pleuré comme un bébé pendant plus d’une demi-heure. La dernière fois que j’avais pleuré, je devais avoir 8 ans », souritil. Les invitations médiatiques s’enchaînent, les appels également… Mais après l’euphorie, « le coup derrière la nuque ». Le revers de la médaille si l’on peut dire.
« Une sorte de riding blues. Les nerfs sont retombés, l’énergie déployée pour les Jeux Olympiques était énorme, la fatigue très importante. D’ordinaire, je fonce mais là, je me suis demandé ce que j’allais faire. J’avais eu ce que je voulais… Donc quoi, j’arrête ? J’étais vraiment perdu ».
« La pression, ça me booste »
Dans son désarroi, Karim Laghouag a eu le soutien de ses proches, sa famille, ses amis, son équipe. « Ils ont été tellement importants ». Le ’’blues’’ va durer quatre mois. « J’ai ensuite repris l’entraînement. Il le fallait ».
Comme une urgence de remettre le pied à l’étrier. « Cela m’a fait un bien fou ». Reprise avec l’équipe de France, « la compétition est arrivée rapidement ».
Les JO de Rio laissent quand même des traces. « Je ne me qualifie pas pour les championnats d’Europe, à cause d’un relâchement de ma part ». Champion dans l’âme, il va néanmoins briller aux épreuves du championnat de France où il gagne quasiment tout.
De toute façon, il aime être en danger, « la pression, ça me booste. C’est à ce moment-là que je suis fort ».
Et il se met à rêver, la volonté et l’ambition ancrées dans son ADN. « J’aimerais arriver aux Jeux Olympiques de Tokyo de 2020 en leader mondial, en tant que favori. Venir en étant armé d’un autre état d’esprit ».
Jeux Olympiques Paris 2024
Avec son coach physique, Guy Bessat, et son coach équin JeanLuc Force, cavalier français de concours complet d’équitation, il veut aller loin. Et pourquoi pas s’aligner aux Jeux Olympiques de Paris en 2024. Une aubaine pour terminer une carrière hors normes ?
« Cela me ferait forcément plaisir d’y participer. J’aurai 49 ans ». D’autant plus qu’il fait un bel ambassadeur de son sport, « j’essaie d’être populaire et de croire en la notoriété de mon sport ».
Il ne cache pas non plus son désir de « prendre du temps » pour lui. « Je vis à passion à 300 % mais c’est très prenant. J’aimerais, pourquoi pas, faire d’autres sports ». Comme le golf…