Catherine Camus quitte le lycée Nermont
C’est avec beaucoup de nostalgie mais le sentiment du devoir accompli que Catherine Camus, directrice emblématique du lycée Nermont à Nogent-le-Rotrou, plie bagage pour de nouvelles aventures. Retour sur ces belles années.
Ce n’est qu’un au revoir comme le dit la chanson populaire. C’est le cas pour Catherine Camus, directrice du lycée professionnel agricole Nermont. Par son engagement, sa détermination et sa volonté de dynamiser l’établissement nogentais, son départ laissera forcément un vide.
« Le lycée devait être valorisé »
Sept années. « Je suis arrivée en septembre 2010 dans l’établissement, explique-telle. J’étais auparavant directrice d’un centre de formation professionnelle pour la Région Centre. J’avais une équipe de trente-sept formateurs ».
Comme est-elle arrivée à Nogent-le-Rotrou ? « On est venu me chercher. Ça n’allait pas trop au lycée, il y avait besoin d’un renouveau ».À l’époque, la structure comptait une centaine d’élèves. Aujourd’hui, « nous sommes 170 élèves, encadrés par dixsept enseignants ».
Plus que des chiffres, c’est surtout un vent de fraîcheur qu’elle a insufflé. « L’équipe avait besoin d’être valorisée. Il y avait déjà de beaux projets au sein de l’établissement mais qui n’étaient pas mis en avant à l’extérieur ». C’était d’ailleurs l’une de ses missions, « en plus de donner une dynamique à l’établissement et de remonter l’effectif ».
Mise en place de projets d’ampleur
Son atout : elle était déjà connue sur le territoire. « Je connaissais les structures en charge de la formation ». Néanmoins, elle ignorait tout du monde de l’enseignement. « Quand je suis arrivée, il m’a fallu mettre en place une pédagogie de projets en redonnant confiance aux élèves qui avaient perdu le goût de l’école ».
Préférant les actes aux paroles et suivant l’adage - « c’est en faisant qu’on apprend » - Catherine Camus a donc mis en oeuvre un nombre important d’actions avec les acteurs de la région nogentaise. Maisons de retraite, écoles, Croix-Rouge, Sous-préfecture, Institut André-Beulé, Château des Vaux… « Des projets d’ampleur qui ont mobilisé l’établissement, équipe enseignante et élèves ».
En vrac, le projet mixité en 2014. « Il avait pour nom Mixité et ambitions en territoire percheron. A travers une exposition d’une vingtaine de portraits, il avait pour but de casser les stéréotypes ». Le succès est total : premier prix régional à Orléans, premier prix départemental. « Stéphane Bern était le parrain de l’exposition. Cela a redonné une image positive et dynamique de l’établissement ».
Statistiques éloquentes
La mise en oeuvre de la formation aide-soignante (diplôme d’État) en 2014, les forums de métiers qui « attiraient plus de soixante professionnels », les salons du bijou, l’opération Perche digital seniors « dont l’objectif est de former mille personnes seniors au digital », la mise en place de la formation adulte en continu « avec 40 000 heures réalisées », le titre d’assistante de vie à la famille et de secrétaire médico-social avec option e-santé, la préparation aux concours du médico-social.
Quand elle jette un coup d’oeil dans le rétro, elle peut être satisfaite du travail réalisé. « Nous avons insisté sur l’orientation et le suivi pour une insertion professionnelle du jeune. Les statistiques sont éloquentes
: 90 % de réussite au concours d’entrée aidesoignante, 90 % de réussite au bac depuis quatre ans.
« Messages émouvants »
Les messages nombreux écrits par des élèves ou des parents traduisent à eux seuls l’empreinte que laissera l’ancienne directrice. « Cela fait plaisir à lire. J’ai été très émue à la lecture de certains d’entre eux. J’espère simplement que tout ce qui a été mis en place va continuer à exister ».
A partir de la rentrée de septembre, c’est Xavier Marin, directeur du lycée Nermont à Châteaudun, qui va prendre le relais. « Pour ma part, j’ai décidé de partir pour des raisons personnelles. J’ai également envie de découvrir autre chose ». Elle va surtout « se poser un peu et reprendre les études afin de valider le niveau de la fonction de chef d’établissement ».
Si le lycée va lui manquer, « oui, beaucoup. Je penserai beaucoup aux jeunes. Les sept années ont été superbes. Une très belle expérience que je n’oublierai jamais… ».
J’ai reçu de nombreuses lettres pour mon départ Catherine Camus, directrice du lycée Nermont