Il dompte les cols en aide aux enfants
Il s’est élancé dans les Alpes sur l’Étape du Tour et le mythique col de l’Izoard avec un objectif : promouvoir le Mécénat Chirurgie Cardiaque. Depuis 6 ans il gravit les cols français avec la tenue de l’association.
Christian Brodin fait marcher son coeur à plein régime pour les enfants qui ne peuvent pas le faire. À 55 ans, ce passionné de vélo ne se voyait pas enchaîner les cols et avaler les dénivelés juste pour la performance sportive : « Ma première motivation était d’aider cette association qui opère gratuitement des enfants défavorisés. Leur travail m’a vraiment touché. On ne peut pas laisser des gamins condamnés ».
Il y a six ans, il contacte l’association, s’équipe de la tenue pour porter haut et fort la cause sur une étape du Tour de France. Ce licencié de l’USN est un gros rouleur. Chaque année il avale 12 000 km de route sur son vélo et participe à des épreuves cyclo sportives.
Des mois de préparation
Malgré ses kilomètres au compteur, c’est un coureur amateur. On ne se frotte toutefois pas à l’Étape du Tour, ses trois cols, ses 180 km et ses 3 600 m de dénivelé sans préparation. Cela reviendrait à passer du petit au grand plateau sans graisse et à dérailler : « Si vous n’avez pas de préparation, vous ne finissez pas ou alors allongé ».
Alors il pédale des mois durant pour « faire du fond » et passe une semaine dans les montagnes pour s’acclimater à l’altitude. Le jour J, il a déjà 5 à 6 000 km dans les jambes. Suffisant pour pouvoir « voir ce que les pros endurent ».
13 000 participants
La veille du départ, il passe une nuit de chien. « On était dans une location. Impossible de fermer l’oeil de la nuit ». Des jeunes faisaient la fête avant que les montagnes ne lui fassent la sienne le lendemain. À 7 h 15, fatigué, il se présente sur la ligne avec le dossard 2421. Ils sont 13 000 comme lui à vouloir souffrir sur les pentes alpestres.
Par sas de 1 000 coureurs ils sont lâchés sur les routes pour 180 km d’effort. Il faut une bonne cinquantaine de kilomètres avant d’attaquer le menu avec la côte des demoiselles coiffées. Arrive ensuite le col de Vars en plat de résistance. Ses pentes à 7,5 % de moyenne et son altitude de 2 109 m en font l’un des plus dur du Tour de France.
L’Izoard, ce monstre
Étonnamment Christian Brodin n’est pas trop affecté par la fatigue. Il est dans un bon jour, tout comme la météo. « Il y avait tout pour bien faire. C’est magnifique. En montant on prend le temps de regarder. C’est l’une des plus belles étapes que j’ai faite ».
Le meilleur (ou le pire) reste à venir : L’Izoard. Après 170 km il faut s’atteler à gravir les 10 km de pentes ce monstre des alpes et ses portions désertiques. « Le monter après 170 km c’est très dur », concède le cycliste, « il faut concilier la distance et le dénivelé. Ceux qui se mettent dans le rouge finissent pied à terre ». Les pentes sont violentes, parfois à plus de 10 %, mais « le faire pour cette association, ça me motive ».
Il arrive après 7 h de coups de pédales et 25 km/h de moyenne. « Mon objectif était de pas être à la ramasse », assure Christian Brodin. Il termine dans les 3 000 premiers. Une véritable performance.
Le cycliste compte bien remettre ça pour la bonne cause l’année prochaine. Avant d’être à la retraite de « consacrer un peu plus de temps à cette association et m’y investir ».