L'Action Républicaine

Longchamp : dans les secrets de l’usine historique du Perche

Prestigieu­se marque hexagonale du luxe, Longchamp est une vraie réussite made in France. Mais aussi made in Orne puisque l’une de ses usines historique­s est implantée à Rémalard dans le Perche. Visite.

- Laurent Rebours

Bienvenue dans l’univers feutré du luxe à la française, du savoir- faire hexagonal transmis méthodique­ment de génération en génération.

A Rémalard, au coeur du Perche, se trouve une usine méconnue, pourtant l’une des plus anciennes du groupe Longchamp. Ici, le leader de la maroquiner­ie, fait façonner de la «petite maroquiner­ie », celle qui vient garnir des sacs à main de renom.

« Le site de Rémalard fait réellement partie du patrimoine rémalardai­s relève Patricia Lopert qui dirige l’unité depuis vingt- cinq ans. En effet, avant de s’installer où elle est actuelleme­nt, l’entreprise se trouvait, dans les années soixante là où se trouvait l’atelier d’Alfred Lamarthe ».

Six sites dans le Grand Ouest

En 1992, dix embauches viennent grossir le site de Rémalard, un personnel encore présent aujourd’hui, aux côtés de ceux qui sont entrés dans l’entreprise dans les années soixantedi­x ! Une longévité témoin d’une qualité de vie au sein de l’entreprise. Le groupe compte six sites dans le Grand Ouest et quelque 800 maroquinie­rs.

Le site mère se trouve à Segré (Maine-et-Loire), un centre névralgiqu­e pour le monde entier qui regroupe toutes les composante­s, des prototypes à l’industrial­isation en passant par la réception des matières, la réexpéditi­on.

En France, les six usines comptent de 30 (Rémalard) à 420 salariés.

Le groupe possède aussi une usine en Tunisie, une à L’Île Maurice et fait de la sous-traitance en Roumanie, Turquie et Chine.

« Mais nous avons un fil rouge : tous nos produits sont absolument estampillé­s avec nos formations, avec nos matières, avec nos machines » précise David Burgel, le directeur industriel.

On fait de l’artisanat industriel !

Les « petites mains » de Rémalard confection­nent dans le plus grand secret la « petite maroquiner­ie » (porte-monnaie, porte-chéquier, portecarte­s, portefeuil­les, mini-sacs à main…) qui va venir garnir les rayons des magasins spécialisé­s la saison suivante. Ici, la confidenti­alité va de pair avec le savoir-faire et est dans l’ADN des salariés qui, s’ils restent attachés à un secteur précis, sont, pour la plupart très polyvalent­s. Depuis 2007, l’image de la marque a connu un véritable boom, grâce notamment à l’essor du « Pliage » qui a permis d’offrir des sacs plus accessible­s tout en restant très qualitatif­s. Les collégienn­es en raffolent la réussite tient dans des équipes techniques « qui se déplacent sur tous les sites et expliquent les méthodes de façon à ce qu’il n’y ait strictemen­t aucune différence dans aucun site du monde » souligne David Burgel.

Un leitmotiv : ne rien lâcher sur l’excellence, garantie de l’image du groupe, « on fait de l’artisanat industriel ! » Et pour Rémalard, la petite taille du site n’enlève en rien à la qualité des savoirs des salariés comme l’ajoute David Burgel : « Ici le savoir-faire en petite maroquiner­ie est devenu plutôt rare et nous avons des employées qui sont là depuis quarante ans ! Nous devons donc anticiper les départs en retraite ».

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Patricia Lopert dirige l’unité depuis vingt-cinq ans
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David Burgel, directeur industriel.

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