L’OPAH du Perche ornais prolongée d’un an
Le dispositif Opération Programmée d’Amélioration de l’Habitat (OPAH), permet aux plus modestes de bénéficier d’aides à la rénovation de leur logement.
Lors du Conseil syndical du « Pays du Perche Ornais » qui s’est tenu le 23 décembre à l’Espace Octave-Mirbeau de Rémalard, sous la présidence de JeanClaude Lenoir, il a été décidé de prolonger d’un an le dispositif OPAH (Opération Programmée d’Amélioration de l’Habitat). Sous ce nom très administratif, il y a, entre autres, une offre de financement et de suivi gratuit et personnalisé à destination des propriétaires pour rénover et adapter leur bien à la transition énergétique, qu’ils soient occupants ou bailleurs. L’obtention de ces aides est soumise à une condition de revenus et donc destinée aux ménages les plus modestes.
L’OPAH du Perche Ornais résulte d’une convention entre les quatre communautés de communes, l’Agence Nationale de l’Habitat (ANAH) et l’État. Le dispositif a été mis en place en octobre 2019 pour une durée de 4 ans, donc jusqu’à la fin de cette année. Au cours de cette période, un total de 552 demandes d’aides a été orienté vers le dispositif OPAH, dont 153 concernaient l’amélioration énergétique de logements. Aujourd’hui, 97 programmes ont été menés à bien, ce qui représente un montant total de travaux réalisés d’un peu plus de 3,3 millions d’€ sur le territoire. Mais, comme le précise Julie Aubry, Directrice du Pays dy Perche Ornais, si 50% de la population du territoire peut bénéficier de ces aides, les demandes sont jugées insuffisantes en nombre. C’est pourquoi l’OPAH est prolongée jusqu’à fin septembre 2024.
Comment ça marche ?
Le point d’entrée est le service Habitat du Pays du Perche Ornais à Mortagne-au-Perche. Outre les conditions de revenus, le logement concerné doit dater de plus de 15 ans. Les demandeurs qui répondent à ces deux critères et qui souhaitent faire rénover leur logement bénéficient avant tout d’un diagnostic gratuit du bâtiment, établi par des experts agréés. Les communautés de communes prennent cette prestation en charge. En fonction du résultat de ces diagnostics et de l’objectif des propriétaires, un certain nombres de scenarios de rénovation sont établis avec, pour chacun, un plan de financement des aides possibles.
La condition est qu’à l’issue des travaux, la performance énergétique du logement s’améliore de deux rangs, par exemple en passant, par exemple, de F à D. Les propriétaires s’engagent enfin à ne pas revendre leur logement avant 3 ans après achèvement des travaux.
Vaincre les peurs
Mais alors, si l’aide apportée par le Pays du Perche Ornais à la constitution du dossier, au choix des travaux à entreprendre et au plan de financement qui en découle, rend les choses plus faciles, pourquoi les demandeurs sont-ils si peu nombreux ? Mélanie Karaoglan et Alexandra Le Bihan, en charge de ces dossiers au PPO l’attribuent à plusieurs raisons qui parfois se cumulent. « Ce dispositif n’est pas très facile à comprendre et beaucoup de ménages qui y auraient droit ne le savent pas ou le savent mais peuvent avoir peur de cette complexité et n’osent pas venir nous voir », expliquentelles. Mais une autre raison, et peut-être la plus importante est que, comme tous les programmes d’aide publics, les aides ne sont versées qu’après que les travaux sont terminés et les factures acquittées. « Pour beaucoup de demandeurs très modestes, c’est tout simplement impossible. » Une possibilité de versement d’une avance sur travaux existe, mais elle est limitée à 70% du montant de la subvention et sous condition : les travaux ne doivent pas avoir débuté, mais les propriétaires doivent cependant avoir versé un acompte de 30% aux entreprises retenues pour le chantier. Et pour beaucoup, même cet auto-financement, si minime soit-il, est inaccessible. Dernier frein, très peu de banques consentent à prêter de l’argent (même si le risque est nul puisque la subvention est certaine) même sur une durée courte, même une maison dont la performance énergétique est améliorée significativement voit automatiquement sa valeur augmenter mécaniquement et fournit ainsi aux banques une garantie supplémentaire.
« Définir des projets et trouver les solutions les plus adaptées, c’est à ça qu’on sert !» disent, d’une seule voix Mélanie Karaoglan et Alexandra Le Bihan. « Alors n’ayez pas peur, et venez nous voir. »