L'Action Républicaine

Où sont passées leurs photos de mariage ?

Romain et Maëlys Drouin ont vécu le plus beau jour de leur vie. Malheureus­ement, ils n’ont aucune photo pour s’en souvenir. La photograph­e, présente le jour J, n’a jamais envoyé son travail.

- • Valentin MAUDUIT

« Les gens menaient l’enquête »

« Nous allons porter plainte »

De la colère mêlée à de l’incompréhe­nsion. Les sentiments sont partagés ! Mariés depuis le 24 juin 2023, Romain et Maëlys Drouin n’ont jamais reçu le travail de leur photograph­e. Au-delà de l’argent gâché (620 €), ce sont surtout des centaines de souvenirs qu’ils aimeraient retrouver.

« Elle avait de bons avis »

Le couple de Vibraye avait trouvé cette photograph­e sur internet. « On avait regardé les photograph­es sur le secteur, elle avait de bons avis, donc on l’a appelée. » Dans un premier temps, les futurs mariés ont fait appel à ses services pour les fairepart. « Tout s’est bien passé. C’était déjà un peu long, mais on avait tout reçu, le travail était conforme à ce que l’on attendait... », se remémore-t-il.

Même le jour du mariage (qui s’est déroulé au gîte du Colombier à Montmirail), « on n’avait rien à dire. Elle était présente depuis le moment et l’habillage, jusqu’à l’ouverture de bal. Elle était discrète, les invités en étaient contents... »

Puis, patatras ! Le contrat fait avec la profession­nelle prévoyait « une clé USB avec toutes les photos, un album, une toile et un site pour que les invités regardent les photos et passent des commandes après ». Six mois plus tard, ils n’ont rien de tout ça.

Les réseaux sociaux se sont enflammés

Patient, le couple a laissé passer l’été, malgré les trois semaines de délai initial. « On se dit que c’est les vacances... On la relance à la fin du mois d’août, début septembre. Et là, plus rien. Pourtant, on voulait aussi lui confier les petites cartes de remercieme­nt. »

C’est à ce moment précis que les galères commencent pour Romain et Maëlys. « On a voulu aller chez elle. On savait où elle habitait. Quand on est arrivés, elle n’y habitait plus. Ma femme a fondu en larmes », souffle le mari. Ils apprendron­t plus tard qu’elle a déménagé non loin de là, du côté de La FertéBerna­rd.

Et les coups durs comme celuilà vont s’enchaîner. Peu habitué à ces méthodes, Romain tente le tout pour le tout avec un message d’alerte sur les réseaux sociaux. Presque 2 000 partages, et surtout, d’autres victimes. Puis, une vague de soutien. « Je n’ai jamais vu ça, on ne se sent pas seuls. Les gens menaient l’enquête, on avait des contacts de partout », sourit Romain.

Une conciliati­on ratée

Malheureus­ement, ils ne donneront rien ou presque. « J’ai réussi à avoir son papa au téléphone... Et il ne semblait pas plus choqué que cela. Il m’a dit qu’il ferait passer le message, nous n’avons jamais eu de nouvelles, et il ne répond plus. »

Alors, le couple tente encore désespérém­ent : mails, appels... « On l’a appelée à maintes reprises sur son numéro profession­nel, mais aussi son personnel. On a fait appeler des amis pour voir si elle filtrait notre numéro... »

Pour eux, la suite à donner à cette histoire passait donc par la justice. « Nous sommes allés à la gendarmeri­e, car nous voulions déposer plainte. Ils nous ont dit de passer d’abord par un conciliate­ur de justice », souligne Maëlys.

Romain reprend, « on nous a dit que ça marchait neuf fois sur dix, pas de bol, malheureus­ement on est sur la seule où ça ne marche pas ».

Contactée par le conciliate­ur, la photograph­e a répondu qu’elle travaillai­t sur les clichés. « Suite à cela, nous avons reçu une sélection de quinze photos pour un agrandisse­ment sur toile. Nous avons répondu avec notre choix. Depuis, toujours rien ! En plus, les photos sont inutilisab­les, il y a son nom écrit en gros dessus... », s’agace la jeune mariée.

Malgré la demande de conciliati­on, la photograph­e ne se sera pas présentée. « Elle a dit qu’elle travaillai­t... » Selon les informatio­ns de Maëlys et Romain, la photograph­e serait maintenant employée dans l’agroalimen­taire.

« Beaucoup m’ont dit d’aller la voir sur son lieu de travail, mais je ne veux pas que ça me retombe dessus, on veut faire les choses intelligem­ment. »

Le conciliate­ur a, depuis, informé les époux qu’il ne pouvait pas aller plus loin. « Il ne peut plus rien faire dans son domaine, donc nous allons porter plainte », annonce le couple.

Derniers souvenirs de proches décédés

Pour justifier son retard dans la commande, la profession­nelle a envoyé un bref message justifiant des problèmes de santé. « Très bien, tout le monde peut en avoir, pas de souci. Mais ne fais pas la morte, préviens-nous. »

Alors, au fil que les mois s’écoulent, ils cherchent à comprendre, plusieurs questions s’accumulent. « Quel est son intérêt ? Elle a supprimé toutes nos photos, et n’ose pas nous le dire ? Est-ce qu’elle a fait semblant tout du long et que son appareil ne fonctionna­it pas ? On se dit que ça n’arrive qu’aux autres... mais non ! »

De plus, les Vibraysien­s ont dû faire face à deux décès de proches en cette fin d’année... « Ces photos, ce sont aussi nos derniers souvenirs avec eux. La photo de couple en coeur, prise à l’étage, c’est la seule à l’avoir », lance-t-il, peiné.

Maëlys et Romain ne cherchent pas à faire d’histoire, « elle sait où on habite. Si elle veut, elle dépose la clé USB dans la boîte aux lettres, et on en reste là. Tant pis pour les albums, la toile... Au moins, on aura nos photos. »

Malgré nos nombreuses sollicitat­ions, et par différents canaux, nous n’avons jamais réussi à joindre la photograph­e.

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Victimes d’une arnaque, Maëlys et Romain n’ont toujours pas reçu leurs photos de mariage.

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