L'Action Républicaine

Pas une mais deux plateforme­s logistique­s au Coutier ? Huisne sarthoise environnem­ent vent debout

- • Carine ROBINAULT

Une plateforme logistique sur la zone d’activité du Coutier. L’histoire est connu depuis l’automne 2021, diront certains. Pas vraiment, rétorquero­nt les autres. Et notamment les membres de l’associatio­n Huisne sarthoise environnem­ent, qui s’élèvent non pas contre le projet d’entrepôt XXL du groupe GLP mais contre une deuxième plateforme logistique, de 6,8 hectares cette fois.

Parcs d’activité, bâtiments...

Et portée par la holding Barjane, basée non loin d’Aixen-Provence, à Châteauneu­fle-Rouge, dans les Bouches-duRhône. Là, c’est un entrepôt de 25 000 mètres carrés qui est envisagé, juste en face des entrepôts géants.

Une consultati­on publique sera déclenchée dans ce sens à la Préfecture de la Sarthe, début janvier 2024. Barjane, entreprise spécialisé­e dans l’immobilier d’entreprise, se revendique aménageur de parcs d’activité, développeu­r et gestionnai­re de bâtiment mais également, depuis 2010, producteur­s de projets photovolta­ïques.

A Cherré-Au, le bâtiment doit prendre place, à côté de Ziegler et de l’Etoile routière, « dans le lot de la Zac du Coutier, initial, qui restait disponible », mentionne Hasna Berkia-Guez, directrice RSE chez Barjane.

Qui détaille : « les autorisati­ons continuent d’être déposées en même temps que nous commercial­isons le projet. »

« Nous avons des touches »

Pour autant, aucun exploitant n’est encore désigné, selon elle. « Nous avons des touches.

Des discussion­s commercial­es sont en cours », assure-t-elle, sans pouvoir en dévoiler d’avantage. Si ce n’est qu’en plus des 25 000 m2 de bâtiments, 26 000 m2 d’espaces verts, ainsi qu’une centrale photovolta­ïque en toiture, sont prévus. Tout en évoquant une centaine d’emplois à la clef de ce projet. « On estime, en fonction de la taille du bâtiment, un ratio d’emplois. Nous possédons 800 000 m2 de bâtiments, on connait bien le secteur », sourit-elle dans le combiné.

En clair, il ne s’agira pas d’un bâtiment blanc. Ce qui fait quelque peu bondir les membres de Huisne sarthoise environnem­ent : « ils n’ont pas de client mais ils annoncent déjà 110 emplois ? Il y a quelques incohérenc­es. On peut douter de ces annonces d’emplois. »

Plus que cela, c’est une vision du territoire que Franck Rolland et Nadine Rinche, cofondateu­rs de l’associatio­n pointent ici. « Pour certains, la richesse d’un territoire se limite au développem­ent de l’emploi. Pour nous, ce n’est pas ça. Déjà, on parle ici d’emplois précaires. Pour nous, la richesse, c’est aussi la vie associativ­e, la qualité de vie, etc. »

« Premier projet logistique du Grand Ouest »

Pour les deux représenta­nts, qui ne se revendique­nt pas « comme des militants comme certains le disent » mais comme « des informateu­rs pour les habitants, qui voulons un territoire agréable à vivre », ces près de 7 hectares qui s’ajoutent au projet GLP, « cela en fait le premier projet de ce type du grand Ouest, et le 2e ou 3e de France ! ».

Ils pointent des incohérenc­es : « un Etat qui validerait ces projets serait en contradict­ion avec la zéro artificial­isation des sol, la Cop, etc. »

Et évoquent également la dimension du logement. « Où vat-on loger les futurs salariés ? La question n’est pas posée. Comme c’est le cas sur la côte, dans le Perche, on y est, il y a pénurie de logements. Alors on fera appel à des gens qui feront 30 km pour aller bosser, au prix de l’essence ? »

Selon Franck Rolland, le plus regrettabl­e, c’est « qu’aucune étude sérieuse de besoin n’a été réalisée sur ces projets. S’ils ne trouvent pas de clients alors ils auront massacré 40 hectares, fait croire qu’ils créeraient de l’emploi et finalement créé des friches ? Ce nouveau bâtiment, c’est la goutte qui fait déborder le vase. Alors nous invitons la population à venir remplir la consultati­on publique ».

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