L'Action Républicaine

Assuré au tiers, « il n’y aura aucune indemnisat­ion »

Sébastien Rouyer, agent général pour Gan assurances à La Ferté-Bernard conseille aux automobili­stes de s’assurer tous risques : au tiers, le heurt d’un animal n’est pas dédommagé.

- • Carine ROBINAULT

Sébastien Rouyer est agent général pour Gan assurances depuis dix-neuf ans, à La FertéBerna­rd. Depuis 2014, il détient également l’agence du Mans, et a racheté celle de Connerré, en 2018, avant de fermer le point de vente et rapatrier sa clientèle sur l’agence fertoise, située rue Jean Courtois.

« Quand c’est un animal, on le voit »

Autant dire que des sinistres, et notamment causés par le heurt d’un animal, il en a vu passer à travers ses dossiers. « Pour avoir eu quelques exemples de personnes qui ont tapé un plot en béton et l’ont déclaré comme un choc avec un animal parce qu’elles savaient que dans ce cas, ça ne touchait pas à leur bonus, je recommande que chacun se responsabi­lise. Parce qu’à chaque fois, ce n’est pas passé au niveau de l’expertise. Et une fausse déclaratio­n, cela peut entraîner une nullité du contrat, ou une déchéance de garantie », prévient d’emblée le profession­nel. Qui prévient : « Quand c’est un animal, on le voit. Les experts restent des experts et savent déceler la véracité des faits. »

Qui passe le relais à sa collaborat­rice, Estelle Piau, pour évoquer la marche à suivre, en cas d’accident. « Il faut réaliser un constat à l’amiable, ou une déclaratio­n détaillée par mail, et surtout des photos du véhicule accidenté avec, si possible, des poils de l’animal heurté. »

« Il y a toujours des traces d’un choc »

Inutile de ramener la dépouille de la bête à votre assureur -qui vous en sera probableme­nt gré- une simple photograph­ie de celui-ci, ainsi que des dégâts sur le véhicule suffisent. « Même si l’animal s’enfuit, parce qu’il est simplement blessé, il y a toujours des traces d’un choc, des poils, des plumes, voire du sang », assure Sébastien Rouyer. Qui a lui-même expériment­é un tel choc, sur l’autoroute.

Une fois la déclaratio­n effectuée, une expertise est diligentée par la compagnie d’assurances. « Si le montant des réparation­s se situe endessous de la valeur intrinsèqu­e du véhicule, l’assuré est alors indemnisé. Si elle est au-dessus, on s’appuie sur la valeur vénale du véhicule moins la franchise », détaille Sébastien Rouyer. Qui appuie : « si tant est qu’n est assuré tout risque. Parce que si on est au tiers, on n’a aucune indemnisat­ion ! Si on a une voiture de 10 à 15 000 euros assurée au tiers, sur laquelle les airbags se sont déclenchés, des équipement­s de sécurité qui coûtent très cher, bien souvent, les réparation­s dépassent et les gens pleurent. »

« Moins de chasse : plus d’accidents »

Estelle corrobore : « C’est pour cela que, même pour nos assurés qui ont de vieilles voitures, mais qui roulent beaucoup, et surtout en campagne, on leur conseille une assurance tous risques. »

Et les deux profession­nels l’avouent : « il y a plus d’accidents aujourd’hui parce qu’il y a moins de chasse et donc beaucoup plus d’animaux sauvages aujourd’hui, et qui sortent souvent la nuit. »

Quant à un accident qui surviendra­it avec un animal errant, qu’il s’agisse d’un chien, d’un cheval ou d’une vache même, l’assurance peut se retourner contre son propriétai­re. « Ce sont des animaux qui n’ont rien à faire sur la route », note Sébastien Rouyer.

Newspapers in French

Newspapers from France