Le sprinter Paul Lada vise les Jeux Olympiques de Paris
Depuis sa chambre du Creps de Poitiers (Centre de ressources d’Expertise et de Performance Sportive), le Chartrain Paul Lada nous raconte son quotidien de sportif de haut niveau. Avec en ligne de mire, une participation aux JO 2024.
Sourire aux lèvres, Paul Lada est un garçon qui dégage une bonne humeur naturelle lorsqu’il accepte de nous rencontrer quelques jours avant les championnats de France d’athlétisme à Miramas (Bouches-du-Rhône), qui ont eu lieu samedi 17 février 2024.
Le sport, c’est de famille
Du haut de ses 23 ans, Paul Lada est né à Mainvilliers (Eureet-Loir) d’un père guadeloupéen martiniquais et d’une mère originaire de Chartres. Nostalgique, l’athlète a toujours eu des capacités de vitesse dès petit.
« J’ai toujours été quelqu’un d’assez tonique quand j’étais petit et je courais vite. Je courais plus vite que les autres, tous mes proches, famille et amis l’avaient remarqué ».
Pourtant, c’est avec un kimono sur le dos que l’histoire entre Paul et le sport démarre.
« À la base je faisais du judo, je me souviens avant ma première compétition, on fait un échauffement dans lequel on termine par une course. On court, je suis premier et je tombe, je me suis cassé le bras. Du coup, j’ai fait une rééducation, j’ai arrêté le judo et je voulais changer de sport alors que je faisais du judo depuis tout petit 3 ans c’était mon premier sport ».
Alors, le jeune Paul change de discipline, poussé par son papa. « Après j’ai fait de l’athlétisme, mon père et ma famille voulaient que j’en fasse, mon père m’a inscrit. Même si on est plus passionné par le foot dans la famille, moi je l’étais moins ».
Paul est le neveu d’Éric Lada, ex-joueur de football professionnel avec plus de 120 matchs disputés sous les couleurs du FC Sochaux-Montbéliard et passé par l’Olympique de Marseille.
L’athlète est également cousin avec un ancien du FC Chartres, devenu professionnel dans les années 2000, Ludovic Sylvestre.
Paul nous confie également être le cousin de Mathéo Lada, médaillé d’or en saut à la perche lors des Jeux du Pacifique 2023.
Une préparation dans de bonnes conditions
Licencié depuis ses 13 ans à l’ACLAM (Athlé Chartres Lucé Asptt Mainvilliers), Paul Lada est aujourd’hui le Community Manager de son club.
Une seconde famille pour le Chartrain qui peut compter sur le soutien financier de l’ACLAM pour se préparer au Creps de Poitiers.
Un campus qui lui permet de rester focalisé sur ses entraînements et d’améliorer ses performances, il nous raconte une journée type.
« Ma plus grosse journée c’est le mardi, je me réveille à 9 h et j’ai un entrainement à 10 h 30. Cette semaine par exemple, le mardi matin j’avais une séance de musculation afin de travailler l’explosivité sur la fin de la préparation d’hiver, chercher à être le plus réactif possible et essayer d’avoir du jus. »
« Les petits détails qui comptent »
Une deuxième séance d’entraînement l’attend dans l’aprèsmidi.
« Après un repas au self, j’enchaîne avec une séance chez le kiné de 30 min, quelques massages et une mobilisation des hanches et des chevilles. Ensuite petit repos avant l’entraînement de l’après-midi, ce mardi c’était du sprint en 3x50m. Je rentre alors prendre une collation dans ma chambre puis je suis à nouveau allé chez le kiné. Ensuite, je bosse pour mon club, avec des visuels à préparer pour la communication ou autre. Puis je me détends, je joue avec mes amis à la console ».
L’institut du Creps lui permet une optimisation complète pour sa préparation à la compétition. « Le kiné c’est très important pour nous, surtout en période où ce sont les petits détails qui comptent. Si on a une petite douleur ou une gêne, on a la chance d’être très bien suivi médicalement. Avec une séance quasiment chaque jour et si on a besoin d’une deuxième séance, on envoie un petit message au kiné et il nous trouve un créneau ».
« Pas de limite »
Mature, ne parlez pas de sacrifices à Paul, il vous répondra que c’est un choix de vie, car il a des objectifs à atteindre.
« Comme dirait mon coach, ce n’est pas un sacrifice, c’est un choix, on choisit ce rythme de vie et on sait ce qu’on a au bout ».
Au moment de l’entretien, il se concentre sur son déplacement à Miramas pour la dernière étape de la saison d’hiver. « Je vise d’abord de passer en finale, après je ne me fixe pas de limite derrière, je ne vais pas dire que je prétends au titre, je vais surtout donner le meilleur de moi-même ». Nourri d’ambitions, Lada s’est qualifié en finale lors de la compétition qui avait lieu ce samedi 17 février 2024 où il décroche une belle quatrième place aux 60 m.
On évoque alors l’événement de cette année 2024, les JO de Paris, Paul ne cache pas y penser même si cela demandera énormément de travail. « Il y aura du travail parce qu’il faut être parmi les six meilleurs Français, il faudra être là au bon moment, faire la bonne saison, bien manger, bien dormir, bien se préparer, c’est dans un coin de ma tête ». Lucide, cela n’empêche pas le sprinteur de se donner des chances.
« Pour l’instant on ne m’attend pas là-bas, mais j’ai une carte à jouer honnêtement parce qu’il y a des places à prendre parmi les six ».
Usain Bolt comme modèle
En ce qui concerne ses inspirations et modèles dans le sport, Paul nous en parle avec joie et évoque, des étoiles pleins les yeux, les deux athlètes qui comptent pour lui. « Il y a Usain Bolt, c’est lui qui m’a fait aimer le sport, pour moi c’est le ‘goat’ (Greatest Of All Time/ Meilleur de tous les temps) de tous les sports, c’est quelqu’un de très important ».
Une légende, l’homme le plus rapide du monde. Le jeune chartrain cite aussi d’un de ses anciens camarades d’entrainement.
« Just Kwaou-Mathey, je me suis entrainé avec lui et qui maintenant il est au plus haut niveau mondial. Je le connais depuis très longtemps, plus jeune on a courus ensemble. Il m’a montré ce qu’était le haut niveau, c’est vraiment un travailleur acharné, dans mes connaissances c’est lui qui m’a le plus inspiré ».
Deux inspirations dans le même sport, le coureur de l’ACLAM espère un jour atteindre le meilleur niveau, l’athlétisme étant un sport, même au niveau professionnel où les sponsors sont rares. Paul en a conscience, « c’est un sport très compliqué où mon niveau à l’heure actuelle ne me permet pas de remplir mon frigo, il va falloir que je trouve un travail par la suite ou que j’augmente mes performances. Trouver des sponsors et partenaires reste difficile, même si c’est le premier sport olympique, ce n’est pas assez médiatisé et populaire aux yeux du grand public ».