L'Action Républicaine

Le mécano devenu pompier profession­nel

- • Valentin MAUDUIT

Le Lieutenant Boisseau a toujours rêvé de revêtir l’uniforme à la bande rouge. Et il avait des modèles dans la famille, un grand-père chef de corps du centre de Yèvres, des oncles pompiers de Paris... « J’ai grandi là-dedans. Au centre de secours de Brou, la moitié de l’effectif est de ma famille », sourit-il aujourd’hui, derrière son bureau nogentais déjà bien chargé de dossiers.

« Attaché au milieu rural »

Mais sa carrière a démarré sur le tard... Enfin, à ses 16 ans. Lui aurait aimé commencé encore plus tôt, « je n’ai pas eu la chance d’avoir une section JSP », regrette celui qui est encore volontaire à Brou, « mon centre de coeur ». Il en était même l’adjoint, « mais je vais devoir passer la main avec mes nouvelles responsabi­lités. Je veux être présent à Nogent, je n’aime pas faire les choses à moitié ».

S’il se rêvait pompier depuis son plus jeune âge - « déjà en CP, je disais que je voulais faire ça » -, Samuel Boisseau a eu une autre carrière avant. « J’étais mécano, chef d’atelier, dans une concession Peugeot ». Et oui, « il n’y a pas d’école pour être pompier. Mes oncles m’avaient dit qu’il y avait un lien avec les engins que l’on a en caserne ». Ce n’est qu’en 2000 qu’il prend le virage profession­nel pour vivre de sa passion. « J’étais accepté par la BSPP (Brigade de Sapeurs-Pompiers de Paris, ndlr) et entre-temps j’ai obtenu mon concours pro’. »

Il a rapidement fait le choix de rester en Eure-et-Loir. « Je suis attaché au milieu rural, et je pense que dans les interventi­ons, il y a plus de diversités par chez nous », souligne l’actuel conseiller municipal de Yèvres.

Se réappropri­er le terrain

Après dix-sept ans passés à la caserne de Châteaudun, il a été nommé en 2020 sur le centre de secours de Nogent-le-Rotrou en qualité de chef de service opérations-prévisions. « J’étais un lien direct avec toutes les ‘petites’ casernes autour de Nogent. J’étais un appui pour les chefs de centre », confiet-il.

Quatre ans plus tard, il est nommé à son tour chef de centre. Une consécrati­on presque. « C’était ma motivation principale quand j’ai passé mon concours d’officier. Je ne voyais pas ma carrière sans ce poste. » Il déroule, ce qu’il souhaite apporter au centre nogentais : « Mon cheval de bataille, ce sera la préparatio­n opérationn­elle. Je veux que l’on se réappropri­e le terrain. Nous avons déjà travaillé avec Valeo, Leclerc... Le but est d’établir des scénarii. S’il y a un événement de type incendie ou inondation, que doit-on faire en premier, où se situe telle chose, etc. ? On gagnera du temps le jour J. »

Alors, il invite les entreprise­s locales et autres établissem­ents à se manifester auprès de lui, pour travailler les plans de secours et distiller d’autres conseils. « Quand on me sollicite, je ne dis jamais non », lance-t-il.

Le Lieutenant avance d’ailleurs vouloir faire ce travail au château des Comtes du Perche. « S’il y a un feu, que doit-on sauver en premier. Toutes les interventi­ons se préparent », poursuit l’adjoint au responsabl­e de l’unité sauvetage d’appui et de recherche (ex Sauvetage et Déblaiemen­t).

 ?? Valentin MAUDUIT ?? Samuel Boisseau, avec le drapeau en main, pendant la cérémonie officielle.
Valentin MAUDUIT Samuel Boisseau, avec le drapeau en main, pendant la cérémonie officielle.

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