L'Action Républicaine

Lait, yaourts, fromages… Dans les coulisses de l’usine de transforma­tion Pur Perche

Inaugurée en 2023, l’usine de transforma­tion de Pur Perche fabrique de nombreux produits laitiers. Le temps d’une matinée, ils ont ouvert leurs portes de leur site pour découvrir la production.

- • Sacha DUBESSET

Depuis 2018, il est possible de trouver en grande surface, des produits laitiers issus du territoire percheron. Ces articles, ce sont ceux de la marque « Pur Perche » fabriqués à Rémalard-enPerche dans une usine semi-industriel­le inaugurée en 2023. Grâce à l’initiative de plusieurs fermes qui voulaient sortir de la collecte industriel­le, cette entreprise continue de se développer et souhaite se stabiliser sur le marché.

Samuel Sarceaux et Aurélien Suzanne, éleveurs laitiers, sont à l’origine de ce projet. Le temps de quelques heures, ils ouvrent les portes de leur usine de transforma­tion pour découvrir la fabricatio­n d’un produit laitier.

Un protocole sanitaire important

Avant de rentrer dans le vif du sujet, il faut pouvoir s’habiller convenable­ment. Dans une salle annexe du bâtiment, il faut passer par un processus de désinfecti­on. « Il est très important de porter une charlotte, une blouse blanche et des surchaussu­res. Si on rentre sans cet équipement, on risque de laisser des bactéries sur les produits et ils ne seront plus comestible­s», explique Aline Plecis, responsabl­e commercial­e chez Pur Perche.

Cette étape est plus que nécessaire pour pouvoir être «stérile» en cas de contact avec le lait : « Tous les employés se lavent les mains avant et après avoir travaillé dans le laboratoir­e. »

Salage pour le Camembert

Tout juste arrivé par le camion-citerne à l’effigie de Pur Perche, le lait est envoyé dans plusieurs cuves avant d’être contrôlé et pasteurisé par une machine : «Le lait est chauffé pendant 15 secondes avant d’être refroidi. Cela permet d’enlever toutes les bactéries du produit ». Après avoir traversé plusieurs tuyaux, le lait est prêt à être utilisé.

Plus loin dans la pièce, Stéphanie, employée de Pur Perche, nettoie la cuve ayant été utilisée la veille pour faire du camembert : « En deux heures, j’ai produit plus de 460 fromages avec 1,5 litre de lait. » Après avoir été mis dans un moule spécifique, les camemberts sont salés de chaque côté toutes les heures. Étant très fragiles, ils sont ensuite entreposés dans le hâloir pendant plusieurs semaines pour être affinés.

Pour la tomme, il faut plusieurs mois pour avoir une meule prête à être vendue et consommée.

200 000 pots par semaine

Grâce aux machines présentes sur le site, Pur Perche peut maintenant produire plus de produits. « Quand on boit du lait, on ne pense pas forcément à l’éleveur qui est derrière. Par contre, si on mange un yaourt ou du fromage, on veut savoir d’où il vient », pense Aline Plecis.

Quant aux yaourts, le lait est chauffé et aromatisé dans une petite cuve. Il est ensuite conditionn­é et de nouveau chauffé pour ne pas être trop liquide. « On pourrait croire qu’il faudrait mettre les yaourts dans une chambre froide pour avoir cet aspect comme on le connaît. Mais ce n’est pas le cas », assure la responsabl­e commercial­e. En moyenne, plus de 200000 yaourts sont produits par semaine dans l’usine de transforma­tion. Ils sont ensuite distribués aux grandes surfaces et aux différente­s écoles de la région. « C’est important de distribuer et de manger un produit du territoire. »

Quid du lait?

Et qu’en est-il du lait? L’aliment qui est présent à chaque table des Français au petit-déjeuner. Celui-ci est transporté dans une usine qui conditionn­e le produit dans une brique à Verneuilsu­r-Indre (Indre-et-Loire).

Il est ensuite redistribu­é par des transporte­urs aux différente­s grandes surfaces de Normandie et d’Île-de-France. «Même si cela peut paraître loin, c’est bien notre lait dans les briques qui sont vendues», dit en rigolant

Aurélie Suzanne, éleveuse laitière et associée de Pur Perche.

Avoir le «goût du circuit court»

« On voulait changer notre façon de produire. Il fallait trouver une alternativ­e pour ne plus suivre le chemin de l’industriel », raconte Aurélie Suzanne. C’est à ce moment-là que Samuel Sarceaux eut l’idée de devenir indépendan­t et de créer soi-même son réseau avec trois autres éleveurs. « Cela prend du temps d’avoir son propre carnet d’adresses. Du coup, on devait continuer de travailler avec les géants de l’industrie en produisant du lait UHT (permets une plus grande conservati­on), car on ne pouvait pas demander aux vaches d’arrêter de produire », explique-t-elle.

Pour Aline Plecis, il faut permettre à tout le monde de manger des produits du Perche : «C’est important de consommer les produits qui sont fabriqués à proximité. Il faut réussir à garder ce goût du circuit court. »

❝ C’est important de consommer les produits qui sont fabriqués à proximité. Il faut réussir à garder ce goût du circuit court. ALINE PLECIS

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Aurélie Suzanne et Samuel Sarceaux sont à l’initiative de Pur Perche à Rémalard-en-Perche.
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Les produits sont ensuite conditionn­és pour être commercial­isés.
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Aline Plecis, responsabl­e commercial­e, explique que le lait est transporté par différents tuyaux.
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Des centaines de tommes sont entreposée­s pendant des mois pour être affinées.

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