L'Action Républicaine

Clients et salariés : ils racontent leurs souvenirs

Parler du Shadock, c’est ouvrir la boite de Pandore. Les témoignage­s arrivent par dizaines... Tous les anciens clients prennent un plaisir fou à se replonger dans ces soirées mémorables.

- • Valentin MAUDUIT

Le Shadock, c’est vingt-etun ans d’existence. Des milliers de clients qui ont dansé dans la chaumière puis dans le nouveau bâtiment basés à Dollon. Nous avons actionné la machine à remonter le temps, et déclenché de la nostalgie chez nos interlocut­eurs.

Les premiers souvenirs qui remontent à la surface sont quasiment les mêmes pour tout le monde : « la cabine de DJ de Jérôme qui sortait du sol », entendons-nous ici et là.

« J’y ai rencontré l’amour de ma vie »

Les clients locaux pour débuter la soirée, aimaient se rendre chez Rose, au bar du village (qui abrite le Scorpio, le bar-tabac d’aujourd’hui). Des parties de baby-foot s’y déroulaien­t. Ensuite, tout ce petit monde pouvait prendre la direction du Shadock.

Nadine se souvient elle, « de la première boîte de nuit qui utilisait des lasers ». Le Shadock, c’était la pointe de la technologi­e. Avec cette étoile au plafond qui éclairait la piste de danse. « Elle avait été dessinée par Jérôme », précise « Leny » Sterba.

Depuis, elle illumine les soirées du Disco-Teck au Breil-surMerize. Un déchiremen­t pour les plus fidèles clients du Shadock.

Mais les regrets sont vite balayés par d’autres souvenirs impérissab­les. Notamment de belles histoires d’amour. Frédéric le clame haut et fort : « C’est dans cette merveilleu­se discothèqu­e que j’ai rencontré l’amour de ma vie, que j’ai épousé et deviendra la super maman de mes deux fils. » De son côté, Christine est en couple avec un videur des années 1995.

Tout le monde en parle

Nous avons également interrogé Marinette Boussion. « J’y ai rencontré Bruno, mon mari, le 22 mars 1986. Un an après, on se mariait. » L’avait-il invitée à un slow ? « Je ne me rappelle plus trop, ça date, mais certaineme­nt. »

Beaucoup d’histoires de coeur, « Cocol » sera plus cru et dira qu’il y a également eu « beaucoup d’histoires de c*l ». Lui, le barman, se souvient lorsque des clients s’adonnaient à des relations torrides contre l’ancienne chaumière. « On devait tenir les murs parce que les verres du bar tremblaien­t. »

Quant à « Leny », directrice du bar pendant quatre ans, elle raconte en souriant : « quand on partait à la fermeture avec Jérôme, on faisait le tour des voitures qui restaient sur le parking pour voir si tout allait bien. Bon, dans un certain nombre, il y avait pas mal de buée ».

Tous les deux restés dans le secteur après leur carrière « Shadockien­ne », entendent parler régulièrem­ent de l’établissem­ent. « J’habite Vibraye, et je ne suis pas trois jours sans qu’on me parle du Shadock en centre-ville », rigole Thierry. Quant à « Leny », « je suis bénévole au Musée de la Musique Mécanique à Dollon, certains viennent et disent ‘on venait déjà à Dollon à l’époque pour le Shadock’ et quand je leur dis qui je suis, bien souvent ils n’en reviennent pas ».

Funky Punch,

Phiphifoli­es : les cocktails

Les employés en ont à la pelle des anecdotes... Cocol se rappelle : « à la fermeture, sous les lames de parquet - qui étaient cassées tellement il y avait de monde qui dansait on retrouvait des bijoux. J’ai même retrouvé une montre en or que j’avais offerte à ma grand-mère. »

Le barman - qui est le salarié avec la plus longue carrière au Shadock - se souvient même du cocktail le plus vendu. « C’était le plus alcoolisé, le Phiphifoli­es. » Quand Philippe, un ancien habitué, se souvient lui des « Funky Punch », dans les immenses verres à cocktail. « C’était un cocktail qui faisait plein de bulles. »

Des cocktails accompagné­s de glaçons qui ne restaient pas toujours dans les verres. « J’ai le souvenir de batailles de glaçons », ajoute Eric.

Un ancien client, Alain, se rappelle de la « coupure de courant, le soir de la première du nouveau Shadock. Il y avait trop de monde, plus de 3 000 personnes, l’alarme incendie s’est même déclenchée à cause de la chaleur humaine ».

Des bandes pare-soleils

Il y a les clients, et les enfants des clients... « Je suis ce qu’on peut dire une enfant du Shadock. Trop jeune pour avoir pu y vivre de beaux souvenirs mais pour la petite anecdote, ma mère était serveuse là-bas et mon père, un adepte du Shadock, et ami de Jérôme. C’est d’ailleurs grâce à lui que mes parents se sont rencontrés. En grandissan­t mon père me faisait écouter des cassettes audio que Jérôme lui faisait lors des soirées làbas. Alors même sans y avoir passé de soirées, je suis littéralem­ent fan de ce que le Shadock était », écrit Virginie. Quand Olivier, lui, se souvient des « bandes pare-soleils à coller sur le haut du pare-brise de nos voitures, R5, R12, ça faisait rêver ». « On en retrouvait même sur Paris quand on y allait en balade avec Jérôme », complète « Leny ».

Le Shadock était une des seules boîtes du secteur à ouvrir le dimanche soir. « Grâce à cela, on captait la clientèle commerçant­e qui ne sortait pas le samedi soir », glisse Christian Savigny, son créateur.

Christophe Busson, à l’époque apprenti au restaurant de Sceaux-sur-Huisne « Le Panier Fleuri », lance : « C’était beaucoup plus sympa et chaleureux que le samedi car il y avait beaucoup moins de monde. Nous y sommes allés tous les week-ends pendant trois ans. »

Capitaine de soirée à 17 ans

Parmi les souvenirs de ces soirées, il y a les moins racontable­s, mais il y a prescripti­on depuis. « Avec mes cousins, nous étions les Parisiens pure souche qui venaient au Shadock. C’était unique ! Et c’est comme ça que j’ai appris à conduire... Sur le retour, j’avais 17 ans, c’était moi le capitaine de soirée qui ramenait tout le monde », confie Eric.

Aujourd’hui, ces habitués se retrouvent sur un groupe Facebook dédié au Shadock - qui compte plus de 1 500 membres -, et prend plaisir à se remémorer ces folles soirées !

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