Cette famille saute dans son bus et part faire un tour d’Europe pendant six mois
Installée à Thivars près de Chartres (Eure-et-Loir), la famille Ringenbach va couper les ponts durant six mois avec ses deux enfants, une expérience qu’elle prépare depuis deux ans.
Pour la famille Ringenbach à Thivars, près de Chartres, le temps s’égrène désormais en heures. Une bonne quinzaine à quelques choses près. Le chrono qui va marquer le début d’une aventure hors normes pour Aurélie, Nicolas et leurs deux enfants, Malo, 5 ans et Chloé, 9 ans.
La petite tribu a en effet prévu de s’élancer sur les routes à bord de son mini-bus totalement reconverti, spécialement aménagé en fonction de leurs besoins à venir, ce mercredi 28 février 2024 à 10 heures précises... « A 10h01 nous serons déjà loin » s’amuse Nicolas. Une aventure qu’il mitonne avec sa compagne depuis plus de deux ans maintenant. En route !
Un vrai déclic pendant la crise sanitaire
La team Babach - leur surnom sur les réseaux sociaux à commencer par leur compte Instagram Babach family - a connu, comme des millions de Français, une remise en question lors de la crise sanitaire du Covid-19.
« A la base, nous sommes déjà des voyageurs à vélo, on part tous ensemble avec des carioles et on se fait des périples comme sur la Vélodyssée. Et puis là, tous confinés à la maison, on s’est retrouvé à réfléchir à ce que l’on pourrait faire une fois cet épisode terminé et on s’est dit pourquoi ne pas partir au-delà des frontières françaises ? »
Et pour passer les frontières de l’Hexagone, ils ont eu l’idée d’un véhicule dimensionné...
Le mini-bus de ville devient... Baloo
Ce véhicule sur lequel ils ont jeté leur dévolu c’est un ancien mini-bus urbain Transdev affichant 183 000 km au compteur. Bien entretenu il est parti pour assurer encore pas mal de dizaines de milliers de kilomètres de plus !
Une fois rebaptisé « Baloo » en référence au célèbre Livre de la jungle et par clin d’oeil à la passion familiale pour l’univers Disney, le minibus s’est retrouvé mis à nu pour se métamorphoser en maison roulante.
« On a tout décaissé pour pouvoir y installer une isolation, y poser tous les équipements indispensables comme les meubles de cuisine, la literie, une glacière - la plus grosse du marché - un évier, des toilettes... »
Une fois le « Tetris » terminé la petite famille est prête à dévorer le bitume à travers l’Europe et vivre dans les 7m2 de l’habitacle transformé en Tiny house sur roues. « Chaque meuble a en fait trois fonctions différentes à l’image par exemple de la banquette qui est dépliable et devient un lit mais qui a aussi fonction de meuble de rangement ». Un meuble imaginé spécialement par eux et créé par un ami menuisier.
Une douche... d’extérieur
Il y a des toilettes, il y a aussi une cabine de douche... enfin en extérieur, comme les surfeurs ! Avec une cabine pliable achetée dans une grande enseigne populaire et le tour est joué.
Bon, pour chauffer l’eau, la version solaire a bien vite été abandonnée pour lui préférer un modèle au gaz qui assure une eau chaude même par temps couvert.
Le lit des parents, un confortable 180x160 cm a été installé à la hauteur de la fenêtre, fixé dans les rebords du véhicule. Du coup, en dessous, c’est un stockage conséquent qui s’offre notamment pour tout le système électrique et le matériel courant.
Des enfants totalement investis dans l’aventure
Dans cette aventure familiale, les parents n’ont pas eu bien longtemps pour convaincre leur progéniture.
Bien au contraire, ils s’y sont investis à 200% « des aménagements où ils nous ont donné un coup de main, jusqu’à la pose des stickers ».
« Pour l’instant nous avons élaboré une sorte de planning idéal si tout se passe bien mais on ne s’interdit pas de rester plus longtemps sur une destination si on s’y sent bien. En fait, on va tout simplement prendre notre temps ! »
Et c’est clairement la clé de voûte de cette aventure, le temps ! Le temps retrouvé, en solo et en famille, ne plus avoir à se lever le matin, savoir qui va assurer tel ou tel rendez-vous, quelle voiture va être prise... « on retrouve nos vacances à vélo ».
Et puis, la découverte va être aussi forte pour les parents que pour leurs enfants « on sera sur un pied d’égalité, on ne pourra pas dire »alors ici vous avez ceci, cela...« »
Un budget bouclé au-delà de leurs espérances
L’esprit d’aventure c’est une chose, le budget pour y parvenir en est une autre ! Alors voilà deux ans que ces auxiliaires de vie qui côtoient au quotidien le handicap, ne comptent plus leur temps pour caresser leur rêve.
« On a cumulé jusqu’à trois jobs pour parvenir à mettre suffisamment d’argent de côté, déjà pour acheter le mini-bus et ensuite pour avoir un budget mensuel pour les six prochains mois comprenant à la fois notre maison en Eure-et-Loir et la partie nomade ! J’ai travaillé en parallèle au Théâtre de Chartres et j’ai été aussi évaluateur du brevet professionnel de la Jeunesse, de l’Éducation populaire et du Sport... mais également livreur de journaux. On y a passé nos week-end. »
Au global le couple avait budgétisé 2000 euros mensuels à raison de 1000 euros pour la partie voyage et finalement il est parvenu à rassembler le double ce qui lui ouvre des perspectives pour quelques escapades supplémentaires.
Tous deux ont pris un congé sabbatique pour se lancer dans ce périple européen « et l’école nous suit à fond, nous avons des devoirs jusqu’à la fin de l’année pour les enfants ! »
Chloé est en CM1, Malo en grande section de maternelle et le projet parental n’est pas passé inaperçu « on a même présenté notre camion aux classes » relève Nicolas.
D’ailleurs Chloé a déjà une mission, réaliser des vidéos chaque mois pour faire un journal de cette aventure familiale.
En baptisant leur bus Baloo, tous quatre ont adopté la phrase culte du dessin animé « Il en faut peu pour être heureux »... et c’est effectivement là l’essentiel de leur aventure. En attendant on peut suivre la Babach Family sur Instagram, sur TikTok et sur sa chaîne YouTube.