L'Action Républicaine

À l’affiche au Rex : un grand film féministe pour le 8 mars

- •Sylvie Fagnart ■ Contact : contact@lacollecti­ve.fr

Le collectif, désormais sous forme d’associatio­n, accueille bien les hommes comme les femmes, en tant que membres actifs et sympathisa­nts. Au nombre de 66 pour l’année 2023, ils ont entre 20 et 65 ans et nombreux sont ceux qui habitent Nogent. Et il se définit comme « collectif féministe », le premier créé dans le Perche. Féminin ou féministe ?

Égalité réelle

Le choix de l’appellatio­n a nourri de longs débats. « Ce n’est pas consensuel », sourit Céline Rodriguez. Parce que pour certains, l’égalité des droits entre femmes et hommes existent déjà. Mais, rappellent les membres de l’associatio­n, l’égalité réelle, audelà des textes de loi, n’est pas encore effective partout, tout le temps. D’où cette décision de s’affirmer comme féministes.

Seul le bureau collégial (toutes les membres ont le même statut) est exclusivem­ent constitué des femmes. C’est là que se décident les orientatio­ns de l’associatio­n, au moyen de techniques de prise de décision qui évitent les rapports de domination.

Recueil de la parole

De cette organisati­on originale sont issus les grands axes d’action de ce collectif féministe.

Tout d’abord, l’accompagne­ment de toute personne discriminé­e, en particulie­r les femmes victimes de violences, à travers le recueil de leur parole et leur orientatio­n vers les structures qui pourraient les aider en temps voulu. « Mieux connaître les différents intervenan­ts du territoire, comme l’intervenan­t social de la gendarmeri­e, nous permet de mieux assister ces femmes », explique Marie-Sophie

Le cinéma Rex de Nogent-le-Rotrou propose en avant-première, ce vendredi 8 mars, le film italien « Il reste encore demain ».

Un premier film de la réalisatri­ce Paola Cortellesi, au budget modeste, en noir et blanc, qui aborde un sujet délicat. Difficile dans ces conditions d’imaginer un succès public. Et pourtant : il comptabili­se déjà 5,3 millions d’entrées dans les cinémas italiens depuis sa sortie le 26 octobre dernier.

« C’è ancora domani », en version originale, se déroule à Rome en 1946, à un moment où la population doit vivre avec les fantômes du fascisme et les difficulté­s matérielle­s de l’aprèsguerr­e. Dans le quartier populaire de Testaccio,

Richard, elle aussi membre du bureau collégial.

Après une année de recension des points d’aide existant autour de Nogent - La Collective proposera bientôt une carte spécifique au Perche pour mieux les faire connaître - l’associatio­n a accompagné une dizaine de femmes.

Travail de sensibilis­ation

À côté de ce travail nécessaire, parce que, comme le dit une autre membre, Céline B., le Perche est un « désert d’accompagne­ment au même titre qu’un désert médical », La Collective réalise aussi un travail de sensibilis­ation sur l’égalité entre les femmes et les hommes.

Cette année, l’associatio­n accompagne un club du midi du collège du Theil-sur-Huisne, à Val-au-Perche, où l’associatio­n

Delia, mère de trois enfants, survit comme elle peut face à un mari violent et une société qui ne reconnaît à la femme qu’une place subalterne. Quand sa fille aînée annonce son mariage, un autre événement va bouleverse­r son existence. Comédie dramatique engagée, le film est entré en résonance avec une actualité dramatique en Italie. Quelques jours après la sortie du film, le pays a été profondéme­nt marqué par le féminicide d’une étudiante de 22 ans, Giulia Cecchettin, tuée par son ex-compagnon. L’affaire a pris un tournant politique et sociétal lorsque la soeur de la victime, Elena, a transformé son deuil en combat contre les violences faites aux femmes. a établi son siège social, « parce que la commune était engagée en tant que collectivi­té engagée dans les violences faites aux femmes », indique Marie-Sophie Richard.

Une série d’événements est organisée la semaine prochaine au collège Yves-Montant, à Valau-Perche, au retour des vacances, pour célébrer le 8 mars, journée internatio­nale des droits des femmes. Cette forte implicatio­n auprès des collégiens a conduit La Collective à ne pas organiser un rassemblem­ent le jour dit, comme elle l’avait fait en 2023.

Conférence gesticulée

La sensibilis­ation du grand public constitue, elle aussi, un axe fort de l’associatio­n. Plusieurs événements ont été organisés depuis 2022. Comme la conférence de la sociologue Sibylle Gollac, autour de son ouvrage « Le genre du capital », qui a rencontré un beau succès, avec une centaine de personnes dans la salle des fêtes de Préaux-duPerche. À Brunelles, c’était à une conférence gesticulée sur la ménopause qu’était invité le public. La Collective organise par ailleurs régulièrem­ent des séances de cinéma. Elle a noué un partenaria­t avec le cinéma du Theil. Après le documentai­re salvadorie­n Cachada, montré en décembre, une autre séance est prévue en avril, « possibleme­nt sur le thème des transident­ités », précise Céline B.

Flyers roses

Pour se faire connaître, distribuer ses flyers rose fluo et diffuser lectures et ressources sur les enjeux féministes, La Collective se rend par ailleurs régulièrem­ent sur les marchés du territoire ou sur des événements, à l’invitation de partenaire­s. Ainsi, le 25 novembre dernier, à l’occasion de la journée de lutte contre les violences faites aux femmes, elle tenait un stand avec plusieurs institutio­ns.

L’adhésion à l’associatio­n étant libre, ses ressources proviennen­t pour grande partie de subvention­s, principale­ment du départemen­t de l’Orne, ainsi que de la commune de Val-auPerche.

Ce financemen­t permet de former des membres à l’accompagne­ment des femmes victimes et de prendre en charge les frais kilométriq­ues de ces accompagna­ntes.

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