Ingénieur, Benoit a travaillé dans plusieurs pays et cherche une régate pour naviguer
Benoit Konradowski est un jeune homme qui a grandi près de La Ferté-Bernard. À 25 ans, il a déjà travaillé dans de nombreux pays et recherche une autre aventure.
Mongolie, Thaïlande, Rwanda, Gabon : beau petit palmarès pour Benoit, à seulement 25 ans. « C’est aussi grâce au soutien de mes parents, et cela m’a fait plaisir de faire leur guide dans les pays où j’étais. J’ai aussi pu partager avec mon papi sur l’agriculture étrangère, lui qui connaît bien celle de la France. »
Plantation de thé, jacinthe d’eau...
Ingénieur agronome - diplômé d’une école angevine (Istom) -, le jeune Lamnaysien avait opté pour une spécialité agronomie tropicale. Ce qui l’a mené dans des destinations « exotiques ». Sur place, l’ancien lycéen de Notre-Dame à La Ferté-Bernard, a oeuvré pour des ONG (Organisation non gouvernementale), des bureaux d’études, ou encore des centres de recherche. Une profession qu’il avoue avoir eu envie de découvrir grâce à « de très bons professeurs de SVT (Sciences et Vie de la Terre, ndlr) tout au long de ma scolarité à Vibraye et La Ferté ».
Il retrace ses voyages. « En Mongolie, c’était une petite ONG et j’étais dans un orphelinat, c’était un stage d’études pour plus maîtriser l’anglais. »
Puis, les spécialisations avec son futur métier sont arrivées. « En Thaïlande, je travaillais dans une plantation de thé, on passait notre production dans un laboratoire pour faire des analyses... » Il poursuit avec le Rwanda, « j’étudiais la jacinthe d’eau. C’est une des plantes les plus invasives au monde et elle pose d’énormes problèmes ».
Et dernièrement, Benoit a passé « deux ans au Gabon. L’opposé du Rwanda au niveau de la densité de population, le contraste est saisissant. C’était totalement différent ».
Un travail sur la chasse durable
Un voyage réalisé grâce à un dispositif mis en place par l’État pour permettre aux jeunes d’exporter leur savoir. « J’étais en contrat de type VIE (Volontariat international en Entreprise, ndlr), c’est super intéressant. Je suis parti grâce au Cirad (Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement, ndlr). Je travaillais sur un projet pour une gestion plus durable de la faune. »
Tout en sachant que dans ce pays d’Afrique, la chasse est encore le meilleur moyen de se nourrir. « C’est la principale source de protéines. Donc, il nous fallait la rendre la plus durable possible. » Dans les grandes villes, la chasse est également une source de revenus importante.
Sur place, le Sarthois était chargé « de créer une association de chasseurs avec un règlement intérieur pour s’organiser et avoir toujours des animaux ». L’objectif : « Ne pas impacter les générations futures, tout en protégeant les forêts ».
Benoit avait aussi pour mission de faire remonter la voix de ces chasseurs au Gouvernement. « On veut montrer à l’État qu’il doit reconnaître que la population est capable de gérer sa forêt. » Pourtant les exploitations minières sont reines dans ces pays...
« Une année d’exploration »
Après avoir impulsé le projet, Benoit était en fin de contrat et a dû reprendre un avion pour la France. Mais il n’est pas revenu sans projet. « J’ai envie d’une année d’exploration », lance-til. Alors, il s’est lancé le défi, avec un ami, de trouver une régate à intégrer. « On cherchait sur la Transatlantique mais les vents ne sont pas favorables. Alors, on va attendre. »
Sans se laisser démonter. « On est en bonne voie pour intégrer un équipage pour se faire la main sur la Méditerranée. On longerait les côtes espagnoles pendant un mois. » Le mal de mer ? « Si c’est le cas, ça va finir par passer. A un moment, l’organisme comprend qu’il n’a pas le choix », sourit Benoit.
Soucieux de son impact écologique, il a également envie de compenser ses nombreux voyages en avion ces dernières années. « Et le voilier, c’est zéro impact carbone ». Puis, philosophe, le jeune homme expose : « souvent en voyage, c’est la destination qui est visée pour l’aventure. Là, avec la navigation, ce sera le voyage l’aventure, la destination on s’en fiche ».
Pour intégrer un équipage, l’ingénieur compte donc sur « des groupes Facebook, où des bourses aux équipiers ont lieu » pour recruter les futurs matelots à bord.
Une exposition de photos ?
Avant de reprendre la route - ou plutôt la mer -, Benoit s’est posé dans les Alpes. « Je fais de la photographie animalière. J’adore, c’est une passion. Je cherche les bouquetins... »
Après avoir étudié la flore sous beaucoup d’aspects, c’est la faune qui l’intéresse. « J’aimerais bien matérialiser ça par une exposition de mes photos en Sarthe. Je vais préparer un book pour les proposer. Mais aussi, je veux un outil pédagogique avec pour avoir un petit cartel et expliquer dans un court texte, le contexte du pays... »
S’il se rêve en mer, Benoit a d’autres projets sur terre. « La Guyane m’attire pas mal, et l’Amérique du Sud pour aller dans les Andes. Je suis sûr qu’il y a plein de choses à découvrir. Et puis, je ne connais pas si bien la France, j’aimerais m’impliquer plus localement. »