L'Action Républicaine

Le fabricant de chaussons Plastigom au coeur du « fabriqué en France »

A Champagné, aux portes du Mans, Annelise Morin, à la tête de Plastigom, place le « fabriqué en France » au coeur de son activité de fabricatio­n de chaussons.

- • Julie HURISSE

« Je voulais vous parler d’IVG, Investisse­ment Volontaire Garantie France », lançait avec humour Annelise Morin, dirigeante de l’entreprise de fabricatio­n de chaussons, Plastigom à Champagné, à proximité du Mans.

Vendredi 8 mars, journée internatio­nale des droits des femmes, la cheffe d’entreprise a fait visiter son usine à diverses personnali­tés dont le Préfet de la Sarthe, Emmanuel Aubry mais aussi Clémentine Colin Richard, présidente de la Fédération Française de Chaussures, Gilles Attaf président du label Origine France Garantie ou encore Véronique Noël, déléguée aux droits des femmes et à l’égalité de la Sarthe.

Au coeur du sujet le « fabriqué en France » et toutes ses implicatio­ns.

Origine France à 85 %

Plastigom a été fondé en 1928. Annelise Morin, mancelle, l’a intégrée à la sortie de ses études en 1993. « J’ai été recrutée par Hubert de Chaisemart­in (ndr-alors dirigeant de l’entreprise) ». Elle en prend la direction en 2010.

La cheffe d’entreprise défend la fabricatio­n française. « C’est notre ADN, une fierté, un engagement » mais aussi un « combat ».

L’entreprise est certifiée « Origine France Garantie ». Un label exigeant.

Pas à 100 % car « on ne trouve pas certaines matières en France ».

Un numéro d’équilibris­te

Un combat mené au quotidien. « Il faut se battre pour maintenir les emplois, pour recruter ». Un numéro d’équilibris­te également entre « les charges et la flambée du prix des énergies » et le prix de vente des chaussons.

« Les marges sont minimes pour un prix du marché de 55 à 59 €. C’est un produit qui va durer, qu’on peut laver... ».

Sous la marque La Vague, ils sont distribués par des détaillant­s indépendan­ts spécialist­es de la chaussure, en France mais aussi en Belgique ou au Japon. Aujourd’hui, l’activité est tendue.

Des chaussons aux serviettes hygiénique­s lavables

La cheffe d’entreprise trouve des solutions. Sa rencontre avec Corinne Boulay, à la tête de La Week’ Up en a été une. Depuis 2021 Plastigom fabrique ses serviettes hygiénique­s lavables. Une activité bienvenue lors de périodes plus creuses de production des chaussons.

Les visiteurs du jour ont pu le mesurer. Laëtitia, employée de l’entreprise, faisait visiter l’usine et découvrir les différente­s étapes de fabricatio­n des chaussons.

« Actuelleme­nt, nous finissons la fabricatio­n été et nous commençons l’hiver 2024, 2025. A chaque saison, nous proposons une dizaine de nouveaux modèles, trois sont sélectionn­és et présentés à nos clients. »

« Si un Youtuber tombait amoureux de nos Vagues »

Elle poursuit : « Nous ne sommes pas un produit mode, nous avons juste des petites attentions mode ». Elle sourit et lance « mais si toutefois un Youtuber tombait amoureux de nos Vagues on ne serait pas contre ».

14 salariés, un homme

Parmi les quatorze salariés de Plastigom, un seul homme. « On demande de la minutie, de la régularité et de la cadence, le tout avec des stations debout ». Peu d’hommes restent.

Nombre de salariés ont changé de voie profession­nelle en intégrant l’entreprise. « Les spécialist­es de la fabricatio­n de chaussons n’existent pas. Nous les formons. »

Annelise Morin sait toute l’importance d’être bien entourée. « Je suis riche de mon équipe et c’est important. »

Au-delà de la fabricatio­n française, la cheffe d’entreprise a engagé Plastigom dans un « dispositif lancé par la Chambre de commerce et d’industrie, l’écoconcept­ion pour développer des produits écorespons­ables ».

Des chaussons La Vague à l’Élysée ?

Annelise Morin travaille à faire connaître largement ses chaussons. Quelle meilleure vitrine que le palais de l’Élysée ? La cheffe d’entreprise est sur les rangs pour que ses chaussons soient exposés à la Grande exposition du fabriqué en France à l’Élysée en juillet prochain.

L’année passée avaient été retenus deux produits sarthois, un oreiller de l’entreprise Drouault du Mans et des gants en nitrille de Manikheir de Bessé-sur-Braye. Pour les chaussons de Plastigom, réponse dans quelques semaines...

❝ Tous les ans, nous avons un audit de vérificati­on de provenance de la matière. Il faut au moins 50% de provenance en France. Nous sommes entre 80 et 85%.

ANNELISE MORIN

❝ Nous sommes engagés dans un vrai savoir-faire, dans une rigueur, une minutie et une qualité, c’est notre richesse d’avoir cette expérience profession­nelle. ANNELISE MORIN

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Julie HURISSE-Actu Le Mans Une visite de Plastigom à l’occasion de la journée internatio­nale des droits des femmes.
 ?? Julie HURISSE-Actu Le Mans ?? Annelise Morin est à la tête de Plastigom depuis 2010.
Julie HURISSE-Actu Le Mans Annelise Morin est à la tête de Plastigom depuis 2010.
 ?? Julie HURISSE-Actu Le Mans ?? Un travail manuel et minutieux.
Julie HURISSE-Actu Le Mans Un travail manuel et minutieux.

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