Ordures ménagères : la taxe va augmenter
Les élus de l’Huisne sarthoise ont dessiné leur feuille de route pour les années à venir. Si elle souhaite poursuivre son développement, elle sera prudente sur ses dépenses. Et augmente la Taxe ordures ménagères .
Il n’y aura pas d’augmentation des impôts pour les habitants du territoire de l’Huisne sarthoise, en 2024. C’est ce qu’ont acté les élus de la communauté de communes au terme d’un interminable conseil, lundi dernier, à Saint-Aubin-desCoudrais. Pas d’augmentation, ou presque, puisque le Débat d’orientation budgétaire fait cependant état d’une montée en flèche de la taxe ordures ménagères.
Et pour cause, en 2024, la contribution au Syvalorm (Syndicat de valorisation des ordures ménagères) affiche une hausse de 284 606 euros pour la communauté de communes. Une hausse que cette dernière doit ainsi répercuter sur le contribuable.
Les ordures ménagères sont l’un des douze budgets annexes de la Communauté de communes, en marge de son budget principal (huit concernent des zones artisanales, ndlr). Un budget qui doit s’équilibrer. Ce qui est le cas grâce au prélèvement de la TEOM (Taxe d’enlèvement des ordures ménagères) auprès des bénéficiaires du service, et d’un versement complémentaire du budget principal de l’Huisne sarthoise.
Didier Reveau, président de la communauté de communes, précise : « En 2022, il a été décidé de réduire progressivement la participation du budget principal à ce service, afin qu’il soit, à terme, exclusivement financé par la TEOM. Conformément à ces orientations, la commission Finances propose de participer à hauteur de 127 000 euros en 2024. » Quand elle versait 254 000 euros en 2023.
Une hausse de 14 à 15 %
Clairement, les habitants de l’Huisne sarthoise verront une augmentation de l’ordre de 14 à 15 % de leur taxe sur leur prochaine feuille d’imposition.
« En plus de la baisse de participation, il y a aussi la contribution globale au budget annexe du Syvalorm, qui augmente de 480 000 euros », notait Jannick Niel, vice-président de la CDC en charge des finances. En effet, la cotisation demandée par le Syvalorm augmente de 16,6 % passant ainsi de 2,89 millions d’euros à 3,381 millions d’euros. Un effort nécessaire que justifiera Michel Odeau, président du syndicat, au lendemain du conseil : « par l’augmentation de la TGAP, la taxe générale sur les activités polluantes mais aussi l’augmentation des indices de révision de nos contrats et le fonctionnement du nouveau centre de tri au Nord de Tours ».
A terme, la taxe sera entièrement supportée par le contribuable et ce, à l’horizon 2025. Raymond Bellencontre, maire de La Bosse, s’interrogeait sur « la possibilité de récompenser les bons trieurs ».
Didier Reveau évoquait alors l’étude menée par l’ancien maire de La Chapelle-du-Bois, Jean-Paul Dubois, lors de la précédente mandature. « Il avait étudié la possibilité de passer à la redevance incitative. Mais il s’est avéré que c’était vertueux, mais sans impact sur le plan budgétaire, voire même un impact défavorable. »
Quand Jannick Niel faisait remarquer : « Avec la redevance, il y a souvent des problèmes de recouvrement, d’impayés, que nous n’avons pas avec la taxe puisque c’est compris dans les impôts. »
Le maire de Cherré de mettre en avant, aussi, « au-delà de tant de levées, c’est la facturation, ce qui incite certains à mettre leur sac dans la poubelle du voisin, ou à procéder à des dépôts sauvages. Sur notre territoire, cela se passe aujourd’hui plutôt bien de ce côté-là ».
L’élu d’admettre : « dire si l’un est mieux ou moins bien que l’autre, on ne peut pas. Parce que la taxe est liée au foncier bâti, alors il est vrai qu’une personne veuve, qui vit dans une grande maison mais qui n’a plus ni conjoint ni enfants, paie très cher ».
Recettes incertaines : dépenses prudentes
« À partir de 2024, nous serons extrêmement vigilants quant à nos dépenses de fonctionnement, pour ne pas réduire trop notre autofinancement et poursuivre notre dynamique d’investissements, d’autant que l’évolution des recettes de fonctionnement reste incertaine, et que les dépenses de fonctionnement vont croître » annonçait le président Reveau. Et ce, entre autres, de par les charges financières et le coût de fonctionnement de la délégation de service du centre aquatique (lire par ailleurs). Mais aussi de par l’augmentation des charges à caractère général ou encore des charges de personnel, notamment du fait du développement du France services, et des charges d’intérêt d’emprunt avec le remboursement d’un des prêts contractés pour le centre aquatique, à hauteur de 140 000 euros.
Pour autant, l’Huisne sarthoise entend bien poursuivre son développement en favorisant un aménagement équilibré du territoire, en affirmant et développant son potentiel économique, mais aussi en soutenant la mise en place d’équipements structurants, en répondant aux besoins de la population en matière de logement et de mobilité, tout en soutenant la transition énergétique et la préservation de ses ressources (à lire dans notre prochaine édition).