Frédéric choisit les arbres pour reconstruire le manoir
Technicien forestier depuis vingt-six ans dans la forêt de La Fagotière, à Chapelle-Guillaume, Frédéric Pelletier est en charge de choisir les arbres en vue de la reconstruction du Manoir de Pré.
D’abord bûcheron, puis salarié à l’Office national des forêts (ONF), et dans une scierie, Frédéric Pelletier est un amoureux de la nature et des grands espaces. Depuis vingt-six ans maintenant, il est technicien forestier dans la forêt de La Fagotière, propriété des époux de la Roulière, à Chapelle-Guillaume. « Eh oui, garde forestier, ça n’existe plus », s’amuse l’intéressé. Frédéric n’est pas simplement un gardien de la forêt. Bien plus que ça même : il « assure l’équilibre de tout l’écosystème ».
Une centaine d’arbres, choisis un à un
Dans le cadre du projet de reconstruction du Manoir de Pré avec des méthodes à l’ancienne, il s’est donc accordé avec Gustave Remon, le maître charpentier du chantier, sur la quantité de bois nécessaire. Alors qu’il avait déjà participé à « des chantiers de dix grumes », là « il y a une centaine de pieds ».
Mais Frédéric ne retire pas n’importe quels arbres. « C’est à moi de choisir les arbres à couper au profit des arbres à venir, présente le technicien forestier, armé de son outil pour mesure la circonférence des troncs. Je retire des arbres à faible valeur, sauf une vingtaine de pièces de gros diamètres, sur demande du charpentier ».
Des arbres ayant déjà entre 50 et 80 ans.
Dans des parcelles destinées à être éclaircies
Frédéric prend soin de « ne pas déséquilibrer ni détériorer le milieu » dans lequel il travaille. « On fait attention aux chauve-souris, aux trous d’oiseaux dans les arbres, aux rongeurs... » Et surtout, il fait retirer des arbres « dans trois parcelles destinées à être éclaircies. Et si l’arbre est trop petit ou trop grand, on ne force pas l’abatage. On ne fait pas de la déforestation, mais de la sylviculture (activité d’entretien des forêts en vue de leur exploitation commerciale, NDLR) », précise le technicien forestier. Il s’est d’ailleurs fixé une règle : « pas d’abattage entre le 1er mars et le 30 août ».
« On hérite du travail réalisé il y a 100 ou 150 ans. Maintenant, c’est à nous d’assurer la pérennité pour le futur ».