De l’atelier au centre d’art selon Caroline
Comme chaque année, l’artiste Caroline Le Bras ouvre son atelier aux premiers jours du printemps. Outre les oeuvres de tous supports, matériaux de récupération, dimensions, formes, et techniques éclectiques qu’elle expose couramment, une nouveauté s’y découvre cette fois-ci : des maquettes architecturales.
« Après quarante ans de vie consacrée à l’art, je réfléchis à un projet de centre d’exposition », livre-t-elle.
Elle le destine à ses homologues qui, comme elle, accumulent au fil des ans des oeuvres invendues autant qu’encombrantes, au point d’empiéter sur leurs espaces de travail.
D’où l’idée, intervenue en 2022 à partir de l’une de ses grandes toiles, d’endosser le rôle d’architecte. Après s’être « immergée dans la sculpture sur tuffeau durant quatre mois », une première maquette d’intention de ce centre d’art en a résulté. On peut aussi le considérer comme « un écomusée » puisqu’il tient compte de l’empreinte carbone des artistes. Pour ce faire, la construction de cette arche de Noé d’environ 1 000 m2, où les artistes submergés par leurs stocks pourraient les écouler, prendrait donc place de préférence en milieu rural, plutôt qu’en ville, dans le souci d’une meilleure répartition territoriale des établissements culturels ; elle comporterait en outre, un auditorium, un restaurant et son carré potager, puis un cabaret, le tout plus ou moins influencé par l’architecture colorée du mexicain Freddy Mamani notamment.
Bref, l’artiste qui fut autrefois tour à tour danseuse, slameuse, musicienne et commissaire d’exposition, ajoute une nouvelle corde à son arc, fut-elle « consciente qu’il s’agit d’une aventure exaltante de longue haleine » et qu’il lui « faudra bien deux à trois ans avant de soumettre les maquettes à un architecte » et se mettre en quête des financements…