Classe en moins : les parents d’élèves voulaient bloquer la sortie d’école
Parents et élus restent mobilisés contre une deuxième fermeture de classe, à Bonnétable. Une pétition circule et une visite à l’inspection académique se dessine.
Ils étaient bien décidés à bloquer la sortie de l’école primaire Catherine-Paysan. « De manière tout à fait pacifique, et en mode filtrage », rassure d’emblée une représentante des parents d’élèves de Bonnétable, vendredi, quelques minutes avant la sortie d’école. A côté de panneaux aux slogans évocateurs : « Ne touche pas à mon école » ; un border collie ralliait même la cause des parents, portant ce même message, sur un écriteau posé sur son dos.
Mais c’était sans compter sur l’intransigeance du maire de la commune, Marie-Laure Plever. « Vous ne pouvez pas rester devant l’école, il en va de ma responsabilité », a-t-elle argué, légèrement tremblante, aux parents présents.
Plan vigipirate : on s’éloigne de l’école
Lesquels envisageaient de retenir les élèves « quelques minutes, à chaque fois. En les faisant sortir au comptegoutte en fait, pour que leurs parents aient le temps de signer la pétition. Je comprends qu’elle a des directives, mais on ne vient pas semer le trouble ».
Cependant, plan vigipirate oblige, ils auront dû s’éloigner de la grande porte en bois de l’école Catherine-Paysan, « derrière les grilles, comme quand vous récupérez vos enfants à chaque sortie », notait le maire.
Qui n’a cependant pas manqué de rappeler se ranger à leur cause. En effet, les parents en question ne décolèrent pas. A la rentrée prochaine, une classe est menacée de disparaître.
« On ne comprend pas cette fermeture »
« Il y avait 320 élèves à la rentrée dernière. Pour celle de 2024, on en a 321. Soit un de plus. Donc on ne comprend pas cette fermeture de classe », rapporte une représentante des parents d’élèves.
Une décision qui se fait « au détriment des enfants. Et nous avons douze élèves en Ulis à l’école élémentaire mais aussi des enfants avec des difficultés d’apprentissage. On sait tous que s’ils n’ont pas de bonnes bases en élémentaire, l’échec au collège sera encore pire pour eux », confiait le maire, début mars. Réclamant « un sursis d’un an d’autant que des initiatives sont prises prévues, avec la directrice ».
Déjà en retard suite au Covid
Du côté des parents d’élèves, on soulignait « les élèves qui rentreront en CM1-CM2, qui ont déjà pris du retard et accumulé des lacunes à cause du Covid ».
Des parents qui accusent le coup, tout comme la municipalité, d’une fermeture pour la deuxième année consécutive. Laquelle serait « dramatique », mais aussi « lourde de conséquences » aux dires de MarieLaure Plever : « je n’ai aucun intérêt à ce que cette deuxième classe ferme ! »
Si elle a multiplié les rencontres avec l’inspectrice académique, s’est mobilisée devant la Préfecture le 19 février dernier, et a enchaîné les nombreux courriers aux élus, s’avoue cette fois « pessimiste » quant à l’abandon de fermeture.
En dessous des seuils
« Nous sommes en dessous des seuils, qui sont de 24. Aujourd’hui, on est à 21. » L’élu pense aussi au côté financier d’une telle décision. « Déjà que notre coût par élève explose, là, en réduisant le nombre de classes, c’est mathématique !»
Marie-Laure Plever ne s’interdit pas de réunir la maternelle et l’élémentaire sur un seul site. « On peut se poser la question. C’est un vrai sujet ! Trois classes à l’école maternelle, garder la cantine, deux sites identiques ? Vu le coût des fluides. Je ne peux pas dire que je n’y pense pas. Je suis dans l’attente », confiait-elle sans filtre, devant les parents, vendredi. « Sinon, redescendre les CP à la maternelle. Mais quand on a 6 ans, on est grand, on veut aller à la grande école, on ne veut pas aller à la maternelle. »
Pessimiste mais pas défaitiste
Pessimiste, mais pas défaitiste, le maire continuera à se battre, jusqu’à la rentrée scolaire. Aux côtés des parents d’élèves, qui ont d’ores et déjà recueilli une centaine de signatures à leur pétition ce, avant même de la porter à la signature de l’école maternelle, et des habitants, via les commerces locaux. Et décidé de retourner à la rencontre de l’Inspection académique avec l’édile, « pour se défendre ».