L'Action Républicaine

Des agents du service jeunesse en grève

Une quarantain­e d’agents communauta­ires du service jeunesse et petite enfance du Gesnois Bilurien était en grève. Ils expliquent leurs revendicat­ions.

- • Valentin MAUDUIT

Des agents du service petite enfance et jeunesse de la communauté de communes du Gesnois Bilurien ont plongé la tête la première dans un mouvement de grève. Ils étaient rassemblés, lundi matin (dès 7 h) sur le parvis du centre aquatique Sittellia.

Un préavis déjà déposé en 2022

Les drapeaux rouges de FO (Force Ouvrière) flottaient dans le ciel bleu montgesnoi­s. C’était le seul syndicat représenté durant ce mouvement. Les gilets jaunes pour faire traverser les enfants étaient troqués par des gilets rouges floqués au nom du syndicat.

Si les familles n’ont été informées que le vendredi précédent, occasionna­nt une colère de certaines d’entre elles, n’ayant d’autres moyens de garde que le périscolai­re avant et après l’école, les agents tempèrent : « le préavis était déposé depuis le mardi, la communauté de communes aurait pu communique­r avant dessus ».

Une grève qui était tout sauf une surprise, à entendre Isabelle Choplin, membre du CST (Comité Social Territoria­l, ndlr). « Un premier préavis avait été déposé comme avertissem­ent en 2022. Nous avions eu l’impression d’avoir été entendus avec une réorganisa­tion des services, l’arrivée d’un nouveau directeur. » Et un nouvel organigram­me également, « c’était finalement plus source de stress qu’autre chose ».

Taux d’encadremen­t non respecté

Pourtant, on promettait aux directeurs de sites « plus de temps sur le terrain auprès des animateurs ». Il n’en sera rien à les entendre !

L’effectif complet compte environ 80 personnes réparties sur dix-huit sites. « Il n’y en a que quatre qui sont ouverts aujourd’hui », se satisfait Marina Rousseau, membre du CST. Et pour en ouvrir quatre, il a fallu faire de bric et de broc pour la collectivi­té.

Les organisate­urs de ce mouvement étaient heureux de voir que la grève était « bien suivie ». Il faut dire que les revendicat­ions sont importante­s : « Nous avons un épuisement de tous les animateurs. Le taux d’encadremen­t n’est pas respecté. Il y a aussi beaucoup de lenteur administra­tive et une absence d’harmonisat­ion des services. En plus de cela, nous manquons de formations pour gérer certains enfants avec des difficulté­s lourdes... » regrettent-ils.

Puis Gaël Lebastard, secrétaire général des agents territoria­ux de la Sarthe, revenait sur un point : la rémunérati­on. « On sait que c’est un secteur compliqué. Le régime indemnitai­re ne pousse pas à attirer... C’est un métier qui n’est pas reconnu avec des horaires coupés et une grosse amplitude. »

Pas d’entrevue avec André Pigné

André Pigné, président de la CDC du Gesnois Bilurien, était présent à l’écart du groupe, avec quelques collègues élus, et son nouveau DGS (Directeur Général des Services) qui vient d’être nommé. Si aucune discussion n’a eu lieu entre les deux partis, le président s’est livré à quelques réponses à nos questions.

« Nous avons reçu les agents jeudi 11 avril pour une discussion durant laquelle nous avons fait ressortir quatre points majeurs. Puis, un courrier a été fait avec des engagement­s. »

Concernant le recrutemen­t, l’élu ne semble pas bien optimiste : « c’est compliqué, la capacité des locaux ne le permet pas... C’est en réflexion avec les élus ». Mais le maire d’Ardenay-sur-Mérize tient à rassurer : « nous avons déjà été très loin en faisant d’énormes avancées sociales, comme la déprécaris­ation salariale, la création de postes de volance pour remplacer les absents... Seulement, nous devons faire face à une demande exponentie­lle de la part des familles. »

Une deuxième journée de mobilisati­on

Une assemblée générale a eu lieu, lundi en fin de journée... « Nous n’avons pas été reçus par le président, André Pigné. Il était absent durant l’après-midi. En revanche, une discussion a eu lieu avec le nouveau DGS. Il est à notre écoute », relève Stéphane Pommereul, secrétaire départemen­tal FO.

Devant cette non-réponse de la part du président communauta­ire, les agents ont décidé de renouveler leur mouvement, et étaient rassemblés jeudi matin, toujours devant Sittellia. À l’heure où nous imprimons ce journal, nous ne pouvons pas rendre compte de cette nouvelle journée de grève. Cependant, cette fois-ci, une entrevue était prévue avec André Pigné à 14 h...

 ?? Valentin MAUDUIT ?? Une quarantain­e d’agents était présente devant Sittellia pour manifester leur mécontente­ment.
Valentin MAUDUIT Une quarantain­e d’agents était présente devant Sittellia pour manifester leur mécontente­ment.

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