L'Action Républicaine

Avec son fauteuil roulant, Enora en stage à Leclerc

En seconde métiers de la relation client au lycée de Mortagne-au-Perche, Enora était à l’espace culturel Leclerc pour un stage de trois semaines ce, malgré son handicap et son fauteuil roulant.

- •Mathis LAUNAY

Avec son grand sourire, son gilet Leclerc et son fauteuil roulant, Enora faisait partie de l’équipe de l’espace culturel d’Arcisses pendant trois semaines. En classe de seconde métiers de la relation client (MRC) au lycée de Mortagneau-Perche (Orne), elle réalisait son deuxième stage profession­nel de l’année, après un premier avec son père, conseiller fromager à Rémalard-enPerche.

De multiples opérations aux jambes

De la commande client, à la mise en rayon et l’implantati­on de nouveaux produits, en passant par l’inventaire et le conseil client, Enora a tout fait comme une ‘vraie’ employée à l’espace culturel Leclerc, et ce malgré son handicap.

« J’ai de mauvaises liaisons cérébrales et mon cerveau envoie de mauvais signaux dans mes jambes, elles sont toujours raides », présente Enora sans poser un nom sur sa maladie.

« Ma mère sait tout ça, mais moi ça ne m’intéresse pas. Savoir ce que j’ai, ça ne va pas beaucoup m’aider », poursuit la lycéenne sourire aux lèvres, qui a subi de nombreuses hospitalis­ations.

« J’ai eu plusieurs opérations pour mes jambes, notamment pour mes fémurs qui n’étaient pas bien placés. Et aujourd’hui j’ai des plaques en métal dans les fémurs, et des vis dans les genoux et dans les aines ».

Toujours suivie par Virginie, son Aesh

Malgré ces nombreuses opérations, Enora arbore toujours un large sourire et une volonté d’aller de l’avant. Si elle peut marcher avec des béquilles, elle était assise dans son fauteuil roulant « pour un souci de confort et de pratique. Ici, elle a besoin de ses mains donc les béquilles, ce n’était pas possible », soutient Virginie, Aesh (accompagna­nte des élèves en situation de handicap, NDLR) pour Enora, et qui la suit sur le temps scolaire. « Alors je la pousse et elle pousse le charriot. Attention,

il faut bien conduire », s’amuse Virginie.

Quelques petits aménagemen­ts

Heureuseme­nt, l’espace culturel est particuliè­rement adapté pour accueillir une personne en fauteuil roulant : un magasin de plain-pied, des allées larges, et tout ou presque à portée de main.

Autrement, la table haute de la salle de pause a été abaissée à une hauteur standard. Enora, qui s’estime « chanceuse de ne pas avoir un handicap très lourd », a également quelques aménagemen­ts : « je peux aller en pause quand je veux et autant de temps que je veux, et pareil pour l’infirmerie, mais je n’en abuse jamais. Si je vais en pause, c’est que j’en ai besoin », assure la lycéenne. « Elle doit écouter son corps », abonde Virginie.

Le fauteuil n’était pas un problème

Enora était la première personne en situation de handicap à travailler au sein de l’espace culturel. Et pour Roseline Lucas,

sa tutrice de stage et responsabl­e de l’espace culturel, « Enora montre l’exemple et a une bonne mentalité. On a regardé si c’était possible de l’accueillir, et on s’est vite rendu compte qu’il n’y avait pas de raison que son fauteuil nous gêne. Elle est motivée et motivante. Je vais lui faire une lettre de recommanda­tion et si elle veut revenir chez nous pour un nouveau stage, ça sera avec plaisir ! »

Après cette expérience, l’espace culturel est prêt à accueillir d’autres stagiaires en situation de handicap, « si la personne est motivée et a les compétence­s, il n’y a pas de raisons que cela ne fonctionne pas ».

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