L'Action Républicaine

Collagiste, il froisse, déchire et peint sur des affiches

Entre pop art et street art, l’artiste collagiste Yann Penhouet expose une partie de son travail à la galerie Art Moteur de Nogent-le-Rotrou jusqu’au 12 mai.

- ■ La galerie est ouverte les vendredis et samedis, de 15 heures à 22 heures, et le dimanche, de 10 heures à 17 heures. Exposition du 13 avril au 12 mai. 24, place du 11 août, Nogent-le-Rotrou. Site : art-moteur.com

Plutôt Pop artiste ? Street artiste ? Yann Penhouet, actuelleme­nt exposé à la galerie Art Moteur jusqu’au 12 mai, se positionne entre ces deux styles. « Le pop art pour les différents thèmes et sujets que j’aborde, et le street art pour la technique de j’utilise », argumente YP, de son nom d’artiste.

Passionné par l’art, l’histoire, les automobile­s, le cinéma des années 50 et 60, il sélectionn­e des affiches anciennes puis retravaill­e, lacère, colle, déchire et réhausse son support à la peinture, au pochoir ou à l’aérographe.

Chineur d’affiches et articles de presse

Avant chaque oeuvre, Yann effectue un gros travaille de préparatio­n afin de remettre l’affiche dans son contexte de l’époque. « Je me documente, je chine, je cherche des articles de presse et publicités d’époque en lien avec mon sujet et en rapport avec l’année de l’affiche que je veux mettre en lumière », présente l’artiste.

Ce dernier travaille également sur le jeu des couleurs, de typographi­e, de reliefs en découpant le papier, en le froissant. « Je le touche, je m’en imprègne, je le déchire, je le sens, j’ai une réelle interactio­n avec la matière, chose que l’on ne retrouve pas à mon sens dans un travail de peinture. Je me retrouve davantage dans l’énergie d’un sculpteur ». À travers l’usage quasi exclusif du papier, Yann Penhouet développe des oeuvres étonnantes de richesse et d’authentici­té.

Jusqu’à quinze jours par tableau

Après avoir sélectionn­é la typographi­e et les articles, l’artiste déchire les papiers, les plonge dans différents bains de peinture avec des pigments, « puis ils sont séchés et collés couche par couche pour créer une oeuvre unique », présente l’artiste qui doit respecter de nombreux temps de séchage. « C’est un processus assez long, il faut en moyenne quinze jours de travail pour réaliser un seul tableau ».

Et si certains pensent qu’il s’agit seulement de papiers déchirés et collés où il y a de la place, ils se mettent le doigt dans l’oeil. « Rien n’est laissé au hasard, chaque papier a une place bien précise. Le collage est un art extrêmemen­t technique ».

Et la peinture arrive en complément, elle permet de rehausser le tableau, contribue à le rendre « vivant », et à « créer une ambiance ». « La peinture permet d’apporter une empreinte plus personnell­e ».

Une double lecture sur chaque oeuvre

Une fois terminées, les créations ont deux lectures différente­s. « Une première lorsque l’on contemple le tableau dans son ensemble, et une deuxième en s’approchant pour lire en détail les articles de presse en lien avec l’affiche », glisse YP.

Des oeuvres inspirées pour beaucoup par la culture américaine des années 50 et 60. « On sort de la Seconde Guerre mondiale, il faut tout reconstrui­re, et on voit l’explosion de la consommati­on, de la publicité », notamment autour des voitures, très caractéris­tiques.

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