Prime pour les agents de la commune : c’est définitivement non !
C’était la séance de la dernière chance pour les agents de la commune de Vibraye qui espéraient avoir compris l’importance pour eux de recevoir cette prime inflation. Après un débat tendu, la désillusion...
Lors du dernier conseil municipal, les agents étaient encore une fois présents, espérant avoir réussi à convaincre les élus de l’importance de cette prime pour eux. Cette indemnité exceptionnelle pouvoir d’achat leur avait été refusée en février dernier, mettant en évidence l’ambiance délétère entre les élus et les services.
Dominique Flament, maire, a invité les élus à débattre à nouveau sur cette prime. « Je souhaite que ce débat se déroule dans un climat serein, dans l’intérêt de la commune. »
« On ne débat pas assez »
André Guérant, conseiller, ne comprend toujours pas pourquoi des élus ont voté contre l’attribution de cette prime. « Au moment du Covid, ils ont toujours répondu présents. Quand on a besoin d’eux, ils sont là ! »
David Chambrier Gilot, maire adjoint, prend lui aussi la parole. « L’erreur, c’est de mélanger prime de reconnaissance et prime d’inflation. Aujourd’hui tous les français subissent l’inflation. Cette prime c’est pour aider à un moment a payer les factures. Alors l’argument telle personne n’est plus là et c’est pas normal qu’elle la touche, ça n’a rien à voir, on ne peut pas pénaliser tout le monde. Les pouvoirs publics ont fait cette loi, elle doit pouvoir bénéficier à tout le monde. Vous n’exprimez pas assez vos opinions. On ne débat pas assez. Si on avait eu cette discussion il y a quelques mois, on n’en serait pas là. Je me suis engagé dans l’équipe de Jacky Breton, puis de Jean-Marc Blot, on avait une dimension sociale a défendre, je ne la retrouve plus actuellement. »
Cindy Gautier, maire adjoint, rappelle elle aussi que « cette prime est une opportunité que l’Etat nous propose. C’est un coup de pouce ponctuel, les finances de la commune le permettent ».
« Ce n’est pas l’État qui paye »
Ce à quoi Dominique Flament lui répond : « l’État a autorisé, mais ce n’est pas lui qui paie. » Anne Marie Roger, maire adjoint, revient sur le vote de février dont la légalité est remise en cause, le vote a bulletin secret n’ayant pas été demandé durant le conseil. « Je trouve que c’est dommage de ne pas respecter un vote. Je trouve dommage aussi de devoir nous justifier car oui je ne suis pas pour cette prime que je ne trouve pas équitable. Je ne reviendrai pas sur ma décision ce soir. » La situation semble bloquée.
Est alors évoqué un courrier adressé au maire et aux adjoints, quelques jours après le fameux vote. Les agents leur faisaient part de leur incompréhension... « Mais est ce que vous avez reçu les agents après pour en parler avec eux ? » demande Didier Gouhier, conseiller. « Non, pourquoi faire ? » répond Dominique Flament .
La voix du maire compte double
La question de remettre ce vote est alors posée. Le vote a bulletin secret n’est pas demandé. « Qui souhaite revoir cette délibération et attribuer la prime pouvoir d’achat ? » Les mains se lèvent, et le résultat reflète la division qui règne désormais au sein de ce conseil. 10 votes en faveur de l’attribution, 10 votes contre dont Dominique
Flament. En cas d’égalité, la voix du maire comptant double, les agents communaux ne bénéficieront pas de cette prime.
Dans la rue, les agents expriment leur colère. « Aucune considération, aucune reconnaissance, on est vraiment démotivés. Ce soir, c’est clair que leur vote est contre le personnel, le sujet des finances n’a même pas été abordé. Ils ne veulent pas nous octroyer cette prime, point final. La prime pour la commune représentait environ 16 000 € si le taux à 100 % était retenu. Cela faisait une prime de 800 € environ pour les agents avec les plus bas salaires, 300 € pour les plus haut. Ils pouvaient décider d’un taux a 50 %, on aurait compris mais non, certains restent sur leur position. »
Une grève ? C’est non
Le vote du mardi 16 avril clôture le sujet de la prime d’inflation. Les agents communaux ne pourront pas en bénéficier. Ceux qui y croyaient sont terriblement déçus, pour d’autres le « non » était pressenti. « Quand on a vu qu’il y avait des pouvoirs, et à qui ils étaient donnés, on s’est dit que c’était fichu. L’avantage c’est que le vote s’est fait à main levée. Si nous avions des doutes sur quelques élus, ils sont maintenant levés. »
Et maintenant, que vont ils faire ? « On va aller travailler, comme tous les jours. Une grève ne servirait à rien, au pire cela impacterait la population et ce n’est pas ce que nous voulons. Nous sommes tous démotivés, découragés, extrêmement déçus mais nous ne pouvons rien faire. »