L'Action Républicaine

Il braque une prostituée pour faire accuser... des gens du voyage !

Un homme de 39 ans a été jugé au Mans, vendredi pour avoir braqué une prostituée à l’été 2023 au Breil-sur-Mérize.

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Le 13 juillet 2023, une femme qui exerce le commerce de son corps au Breilsur-Mérize observe une voiture de type BMW série 3 grise qui s’approche d’elle. L’homme au volant, vêtu d’une combinaiso­n de travail, lui demande le prix d’une relation tarifée. La femme lui donne le tarif, il simule alors aller chercher quelque chose dans son véhicule.

La femme suppose alors qu’il est allé chercher de l’argent, mais elle est surprise - et effrayée - lorsque ce dernier la menace avec une arme à feu (ou une réplique) et lui demande de l’argent.

Prise de peur, elle lui remet l’argent qu’elle a sur elle, soit 140 euros. L’homme en demande plus et elle lui donne 40 euros supplément­aires. Avant de partir, il s’excuse en déclarant : « Je suis dans la merde ».

Dans la foulée, la femme dépose plainte et l’homme est finalement retrouvé grâce à la plaque d’immatricul­ation de la voiture qu’il conduisait le jour des faits. Laquelle était toujours au nom de son ancien propriétai­re, bien qu’il l’ait achetée en 2021.

« J’ai fait une bêtise »

Devant le tribunal, le prévenu, un chef d’entreprise du bâtiment, et habitant du Breil, a reconnu les faits qui lui sont reprochés.

Grand et mince, l’homme brun a expliqué qu’il a commis les faits pour se venger de personnes appartenan­t aux gens du voyage avec qui il a fait des « affaires » mais qui n’ont pas été corrects avec lui et qui lui devraient toujours de l’argent.

« Qu’est-ce que vous vouliez obtenir en faisant ça ? » demande la présidente du tribunal.

« C’était une sorte de vengeance », répond le prévenu, derrière sa barbe. Il déclarera qu’il comptait mettre son acte sur le dos d’un membre de la communauté des gens du voyage à qui il avait prévu de vendre la voiture qu’il conduisait le jour des faits.

Interrogé sur le choix de la victime, il répond qu’il ne l’a pas spécialeme­nt choisie et ajoute, d’une voix étouffée dans un sanglot : « je n’étais pas dans mon état normal ».

« C’est quelqu’un de dangereux »

« C’est un acteur qui joue son propre rôle », déclare Me Jeanne Bengono, l’avocate de la victime. « Ce qui est traumatisa­nt, c’est ce que madame a vécu ».

« Les faits que monsieur a commis sont d’une extrême gravité (…) C’est quelqu’un de dangereux », estime la procureure, qui requiert une peine mixte de 4 ans de prison, dont 2 ans de prison avec sursis et 2 ans de prison ferme avec maintien de détention.

« Ce n’est pas le délinquant que vous avez l’habitude de voir dans le box (…) Vous avez dans le box un homme en souffrance, ce n’est pas un acteur studio », déclare Me Jonathan Proust, l’avocat du prévenu, qui évoque les difficulté­s personnell­es de son client, en demandant une peine adaptée à son encontre.

Reconnu coupable, le prévenu est condamné à une peine mixte de 2 ans de prison, dont 15 mois avec sursis probatoire de 2 ans et 9 mois de prison ferme. Son sursis précédent est également révoqué à hauteur de 3 mois. Une partie ferme (12 mois) bénéficie d’un aménagemen­t qu’il devra purger sous bracelet électroniq­ue.

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