L'Action Républicaine

Le festival Saint-Lyphard fête sa 15e édition

15 ans, ça se fête ! Jérôme Côme, organisate­ur, a fait changer le festival Saint-Lyphard de dimension. Toujours artiste, il est également programmat­eur de ce festival de rue qui se tiendra du 23 au 26 mai.

- • Valentin MAUDUIT

Il fallait au moins être tombé de la lune pour avoir cette idée là ! En 2010, un artiste a eu l’idée de faire émerger un festival d’arts de la rue dans la Venise de l’Ouest. Avec un budget serré, des petits moyens humains, des prises de risques aussi, il a véritablem­ent relevé le défi. C’est peut-être Didier Reveau, maire de La Ferté-Bernard, qui résume le mieux ce sentiment : « si on ne faisait pas le festival Saint-Lyphard, d’une, Jérôme se ferait rouspéter, mais nous aussi », rigole-t-il, à l’occasion de cette nouvelle saison qui se déroulera du 23 au 26 mai.

« Ma mère était la première bénévole »

Une 15e édition, durant laquelle un coup d’oeil sera donné dans le rétroviseu­r. « Le public retrouvera sur les différents sites du festival des photos-souvenirs de toutes les années précédente­s : des scènes comiques illustrant l’inventivit­é des organisate­urs et des compagnies invitées », présente Jérôme Côme.

En revanche, pas trop de photos de la première édition... « Malheureus­ement, il n’y avait pas les moyens de maintenant, alors, je n’avais pas de photograph­e. »

Quand il replonge dans ses souvenirs, il repense : « ma mère était la première bénévole, elle avait fait la nourriture ». Aujourd’hui, c’est une joyeuse équipe d’une cinquantai­ne de personnes qui fait la réussite de ce festival. « Il y a un métissage entre les jeunes et les adultes, c’est formidable. Il y a chaque année des nouveaux bénévoles, des gens qui hébergent des artistes... » poursuit l’organisate­ur.

De 2 500 à 50 000 €

Pour montrer que le festival a également changé de dimension, un chiffre simple le démontre : celui de son budget. « Nous avions 2 500 euros pour la première édition. Aujourd’hui, nous sommes à 50 000 euros, cela n’a plus rien à voir. »

C’est aussi une histoire de lieux... « Nous avons commencé dans la chapelle Saint-Lyphard, maintenant, nous sommes partout dans La Ferté-Bernard et même ailleurs avec les escapades culturelle­s à Melleray et Duneau (lire par ailleurs), depuis cette année. »

Mais le succès de ce festival ne s’est pas fait en un jour. Jérôme a aussi pris des risques en faisant venir des groupes inconnus. « Je suis un des seuls qui prend sur teaser. L’année dernière, une compagnie qui tournait bien en Belgique, nous avait envoyé une vidéo, c’était top ! On avait pris le risque... et cette année, ils tournent dans toute la France. » Le flair !

Et la solidarité. « Nous accompagno­ns les créations locales, c’est très important. » Une volonté récompensé­e par la Drac (Direction régionale des affaires culturelle­s). « Nous venons de recevoir une subvention de 5 000 euros », annonce Jérôme Côme à la presse... ainsi qu’aux élus. L’artiste se félicite d’une « reconnaiss­ance symbolique ».

Festival profession­nel

Pour les artistes aussi, le festival Saint-Lyphard commence à devenir un endroit où il faut performer. « Maintenant, les demandes viennent à moi », avoue, presque surpris, Jérôme.

Surtout, il insiste : « avant, on avait des spectacles qui n’étaient pas rôdés pour certains. Là, on a une compagnie qui va jouer un nouveau spectacle, mais ils le testent ailleurs avant. Aujourd’hui, à Saint-Lyphard, même les artistes n’ont plus le droit de se tromper. Les troupes risquent quelque chose ici. »

Un sentiment d’autant plus important et partagé que des programmat­eurs profession­nels viennent en repérage dans les rues fertoises pendant le festival. Et cette année encore, ils ne devraient pas être déçus avec du swing, du cirque, de l’acrobatie... et encore plein d’autres choses à découvrir !

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