L'Écho de l'Armor et de l'Argoat
La folle nuit des sapeurs-pompiers
Toitures soulevées, vitres éclatées, arbres couchés, tuiles envolées, fenêtres brisées, antennes arrachées, vitrines soufflées, etc. Cette nuit-là, et les jours qui ont suivi, les pompiers de Guingamp ont multiplié les interventions. Ils racontaient cette folle et lugubre nuit dans L’echo de l’armor et l’argoat.
Nous sommes le 15 octobre 1987. Après 20h30 et pendant toute la nuit, ce sont des centaines d’appels qui résonnent au standard où les quatre lignes mises en place exceptionnellement ne suffisent pour enregistrer tous les appels au secours.
C’est à 20h27 exactement que tout commence par un appel de particulier, demeurant à Pors-an-quen (entre le jardin public et le lycée Notre-dame), qui annonce qu’un arbre est en travers de la route. Ensuite, tout va aller très vite, à mesure que les rafales de vent gagnent en violence. Dans la tempête, un vent de panique va secouer la population.
« Certains croyaient que c’était la fin du monde »
Le lieutenant Ponsard, commandant du centre de secours principal de Guingamp raconte :
« A 22h50, j’ai pour la première fois fait sonner la sirène, les 17 hommes de la caserne étaient déjà mobilisés. Dans la cour de la caserne, le spectacle était incroyable. En 30 ans de carrière, je n’ai jamais vu cela. Les ardoises en fibro-ciment des hangars à matériel volaient et s’écrasaient contre nos casques. Le vent soufflait si fort que les pompiers de Ploumagoar n’ont pu entendre la sirène. C’est par téléphone qu’individuellement nous les avons appelés. »
Le chef des pompiers enchaîne : « J’ai passé une partie importante de la nuit au standard, à évaluer l’importance des appels, à calmer les gens complètement effrayés. Sur le terrain, les pompiers ont eu à faire face à des situations incroyables. Avec une petite équipe, à Kernilien, avec des tronçonneuses, c’est en rampant que nous avons libéré une femme enfermée dans sa maison. Derrière le jardin public, un groupe de sapeurs a failli être écrasé par la chute d’un arbre. Celui-ci s’est abattu sur leur camion, brisant une échelle. Même scénario catastrophe sur la RN 12 qu’il fallait dégager pour ne pas