L'Écho de l'Armor et de l'Argoat
« Il faut être pragmatique »
Pour Loïc Blin, vicaire du diocèse de Saint-Brieuc, la question de l’affectation des églises, à côté ou même en dehors du culte, n’est pas taboue et le diocèse s’associe à la recherche de Guingamp-Paimpol.
«Nous sommes très ouverts sur la question, on sait que la pratique baisse même si notre diocèse a une grande vitalité. Nous sommes tout à fait d’accord pour étudier la question sur la base de la Loi de 1905, car nous avons parfaitement conscience que ça coûte cher aux communes ».
L’économe du diocèse le reconnaît : «Nous avons des églises totalement abandonnées et dans ce cas, nous pourrions les désaffecter pour en faire autre chose : musée, logements… ».
S’il appelle à rester prudent «parce qu’il est parfois difficile de faire cohabiter la culture et le culte», il rappelle également qu’en Bretagne plus qu’ailleurs, le sacré et le profane se marient à longueur d’année et cette union fait communauté.
Loïc Blin donne aussi les exemples d’Angers ou du Mans dont des églises ont été transformées en logements. « En Vendée des églises sont devenues des musées ».
Il confie même qu’il verrait bien un musée dans l’église Saint-Michel de Saint-Brieuc : « un musée municipal, ce serait audacieux ».
L’Eglise adopte une réflexion similaire pour ses propres biens, car, pour elle aussi, l’entretien des bâtiments coûte cher. Dans le diocèse, même s’il ne veut pas encore livrer le lieu pour l’instant : «Nous sommes en train d’étudier la vente d’une église qui nous appartient et où il n’y a plus de culte ».
Et l’hypothèse émise par les architectes d’aménager une bibliothèque à l’étage de l’église de Belle-Isle-en-Terre ne le choque pas : «ça pourrait être le cas, d’autant qu’il y a possibilité de dire le culte ailleurs, il faut être pragmatique ».
Les limites sont posées : «Quand il y a le culte, il ne faut surtout pas l’empêcher, l’église est un lieu sacré». Mais, «nous ne sommes pas figés, nous sommes modernes, nous avançons tout en respectant le dogme ».