L'Écho de l'Armor et de l'Argoat
Cet été, l’île de Bréhat reconduit son dispositif de régulation des visiteurs
Pour préserver ses paysages et assurer une qualité d’accueil des visiteurs, Bréhat appliquera à nouveau, cet été, un quota de visiteurs entre le 22 juillet et le 23 août. Un dispositif identique à 2023 afin de confirmer les impacts sur l’hyperfréquentation touristique.
Nous repartons avec la même configuration que l’été dernier, l’arrêté municipal est prêt », indique le maire de la commune de Bréhat, Olivier Carré. En 2023, l’île aux fleurs, sans doute le site le plus fréquenté des Côtes-d’Armor, avait été sous le feu des projecteurs avec une première nationale : la régulation du nombre de visiteurs, sur plusieurs semaines au coeur de l’été.
Du 22 juillet au 23 août
Le principe était de limiter à 4700 visiteurs l’accès à Bréhat entre 8 h 30 et 14 h 30, sur quelques semaines de la mijuillet et la fin août.
Pour cette saison 2024, la mise en place de la régulation a toutefois été retardée de quelques jours. Au lieu du 14 juillet, elle débutera le 22 juillet et durera jusqu’au 23 août.
Durant ces semaines de forte pression touristique, le nombre de passagers visiteurs sera à nouveau bloqué à 4700, de 8 h 38 à 14 h 30, sauf les samedis et dimanches. Les résidents permanents et secondaires, les personnes travaillant sur l’île et le personnel de sécurité sont toujours exclus du dispositif.
Plusieurs réunions de concertation ont eu lieu à l’automne avec les acteurs socioprofessionnels de l’île et avec les transporteurs assurant la liaison entre l’île et le continent. « Nous avons décidé de reconduire le dispositif à l’identique, vu la météo particulière de l’été dernier, détaille le maire. On considère qu’une autre saison de référence sera utile pour confirmer les impacts de la régulation telle qu’elle a été définie. »
Et cette reconduction « satisfait tout le monde, affirme le maire Olivier Carré, il n’y a plus la même inquiétude chez les professionnels de l’île que l’an dernier. »
Aucune journée « hors de contrôle »
En mettant de côté le facteur de « météo défavorable » ou de pouvoir d’achat en baisse, qui ont pu venir perturber le bilan de la première expérience, la saison dernière a connu des avancées jugées positives : «Il n’y a pas eu de parking sauvage à l’Arcouest, notamment parce que la commune de Ploubazlanec a ouvert un parking supplémentaire. »
La vente de billets a été effective sur deux journées les plus chargées, ce qui a évité les pics de fréquentation connus les saisons précédentes, poursuit le maire. «La situation a été jugée plus fluide sur l’Arcouest, et sur l’île, tout le monde a confirmé qu’il n’y a pas eu ces journées trop fréquentées avec l’impression d’une situation hors de contrôle… » Difficulté de circuler même à pied, sur les routes principales, toilettes sauvages, files d’attente et professionnels de la restauration débordés avec des réactions de mécontentement de part et d’autre…
Plus de visites en bords de saison
Les réservations en ligne des traversées ont aussi explosé cette saison, ce qui a permis aux compagnies maritimes de mieux gérer les flux. C’est là « un axe d’amélioration à travailler pour les années à venir », estime-t-on du côté de l’office de tourisme de Bréhat où l’on observe au bilan 2023, « une diminution des courriers de réclamation et de plaintes succédant les jours de pics les années précédentes. »
Autre observation satisfaisante, le transfert de fréquentation sur les bords de saison, au printemps et en septembreoctobre. Des nouveaux comportements que l’île de Bréhat aimerait voir se confirmer : « C’est ce phénomène que l’on veut regarder en maintenant la même configuration cette saison. »
Au final, malgré une météo exécrable en juillet et août, « la fréquentation de 2023 est inférieure de 1 à 2 % par rapport à 2022, année jugée exceptionnelle. » Une année qui avait connu des pics de fréquentation à plus de 5500 visiteurs, de quoi laisser de mauvais souvenirs aux visiteurs comme aux résidents, professionnels ou non, de Bréhat.
Des effets « jeux olympiques » ?
La régulation des week-ends du mois de mai ne fait pas partie du dispositif, mais « on y a pensé, précise Olivier Carré. Et si on ne régule pas, on va compter le nombre de visiteurs durant cette période. »
Que sera la saison 2024? Si le facteur météo est imprévisible, « personne n’a été capable d’évaluer l’effet des Jeux olympiques sur la fréquentation cet été. Est-ce que cela va avoir un impact ? » Difficile à dire pour les visiteurs à la journée, mais sur Bréhat, on s’attend à ce que les maisons secondaires, majoritaires sur le «caillou», soient bien remplies cette année.